HISTOIRE ATHEE D'ISRAEL
Histoire « athée » du peuple d’Israël
16 décembre 2024
Didier BERTIN
Le peuple d’Israël mérite comme les autres nations modernes, humanistes et démocratiques, une histoire objective, vérifiée et débarrassée de la pensée magique que constitue la croyance en dieu.
« La pensée magique est la croyance au surnaturel et en psychologie elle constitue un moyen d’échapper à l’angoisse de l’inconnu et au conflit intérieur ; ceci signifie que pour les adeptes de cette pensée il vaut mieux être dans l’erreur que dans l’incertitude. Depuis le XIXe siècle l’archéologie et les moyens sophistiqués de datation (dont le carbone 14) ont permis de faire la part des choses entre Histoire et Mythologie. La mythologie est au cœur de la bible et reflète l’état d’esprit des scribes qui l’on écrite à partir du Ve siècle et qui l’ont imaginée en dehors de considérations logiques etchronologiques afin de parvenir à leurs fins théologiques au prix de la réalité.
Leurs écrits visaient à convaincre les lecteurs de l’ordre du déroulement de faits et de la nécessité de facteurs magiques pour les expliquer. Le recours à un dieu pour expliquer les choses a été pratique et rassurant tout en évitant d’admettre que l’univers contient encore nombre d’aspects que le cerveau humain ne peut concevoir.
A l’inverse la découverte et l’acceptation de nos limites encouragent la recherche et le progrès alors que la pensée magique freine l’évolution de la civilisation. Notre référence clef est le livre « la bible dévoilée » du célèbre historien et archéologue israélien « Israel Finkelstein » (Institut d’archéologie de l’université de Tel Aviv) et de Neil Asher Silberman (spécialiste belge en archéologie) qui s’en tient aux faits archéologiques et historiques particulièrement significatifs à la lumière des progrès réalisés en matière de datation à partir du XXe siècle.
« Nous mentionnons de très nombreux extraits de ce livre dont nous recommandons la lecture ». Nous avons aussi pris en compte les réflexions de Sigmund Freud et de Karl Abraham sur la naissance d’une sorte de monothéisme en Egypte sous le règne du Pharaon Amenhotep IV, appelé Akhenaton qui vécut au XIVe siècle av. JC.
Akhenaton eut un bref règne dont les prêtres égyptiens ont tenté d’effacer la trace car leurs revenus n’étaient assurés que par la multitude des dieux rejetés par ce Pharaon. La tentative d’effacement de la mémoire de ce Pharaon aura permis de protéger ses écrits et ceux de son père Aménophis III à Tell Armana (400 tablettes en écrites en Akkadien cunéiforme et datées du VIX e siècle av. JC).
L’Egypte régnait sur un immense Empire de la Nubie et Lybie jusqu’à l’actuel Liban et le sud-ouest de l’actuelle Syrie incluant Canaan. Les Egyptiens correspondaient avec leurs vassaux, mais aussi avec des rois étrangers comme ceux des Hittites d’Anatolie et de Babylone. La découverte de ces archives date de 1887. Il ressort de celles-ci que l’Exode de la bible est logiquement imaginaire. A l’époque supposée de l’Exode l’écriture hébraïque n’existait pas et il aurait été difficile d’écrire le décalogue et le deutéronome (Dvarim). De plus fuir l’Egypte pour Canaan étroitement contrôlé par l’Egypte n’aurait pas eu de sens. Des traces de la présence de garnisons égyptiennes ont été retrouvé à Gaza, Bet Shean (au sud du lac de Tibériade) et à Jaffa. Sur une stèle découverte en 1896, le Pharaon Méreneptah indique qu’au XIIIe siècle le peuple d’Israel était établi à Canaan, qu’il était insignifiant et qu’il avait remporté sur eux une victoire sans difficulté.
La mythologie sur laquelle est en partie fondée la Bible ne compte pas toujours des personnages très positifs. Dieu a une personnalité très anthropomorphique ce qui est naturel dans la mesure où il est la création des hommes ; Il est notamment jaloux, vengeur et exterminateur.
Abraham offrit sa femme (et demi sœur) Sarah au Pharaon afin d’en tirer profit lorsque poussé par la famine, il se rendit en Egypte. Il tenta vainement de
recommencer la même chose avec Abimelek (Roi des Philistins). Les scribes l’ont fait naître à Ur parce que c’était une ville prestigieuse alors qu’il naquit certainement ailleurs. Il expulsa de chez lui son fils Ismaël et tenta de tuer son fils Isaac en prétextant que dieu le lui aurait demandé. Ceci en dit long sur l’état d’esprit des scribes qui écrivirent cette histoire.
Jacob obtint la bénédiction de son père due à l’ainé en se faisant passer pour son frère Esaü. Après cela les scribes imaginèrent que Jacob s’était battu tout une nuit contre Dieu ou son envoyé et fut blessé et depuis Jacob fut appelé Israël, c’est dire celui qui a lutté avec Dieu. Les enfants de Jacob engendrèrent les treize tribus d’Israël qui sont en fait douze parce que son fils joseph, « qui avait été vendu par ses frères à des caravaniers », fut à l’origine de « deux tribus » et que le rôle des descendants de Levi fut limité à la prêtrise. Le roi David, avec lequel le Messie devrait avoir un lien, fit tuer Ourie le Hittite pour lui voler sa femme Bathsheva. Salomon fils de David et de Bathsheva et constructeur du premier temple possédait un harem de sept cents épouses et de trois cents concubines païennes.
Le romantisme des prières d’Akhenaton rapportées par Karl Abraham révèle une sorte de monothéisme plus apaisé. De toutes façons le véritable monothéisme ne s’est véritablement imposée pour un temps chez les israélites qu’à l’époque de Josias roi de Judée de l’an 640 à 609 av. JC.
Le Tanakh (Bible hébraïque) a été écrit pour la plus grande partie à partir du Ve siècle, c’est-à-dire bien après les faits qu’ils relatent. L’orientation du Tanakh en ce qui concerne les royaumes d’Israel et de Judée révèle aussi un parti pris théologique.
Les récentes découvertes archéologiques conjuguées à une meilleure datation ont permis de reconstituer de nombreux faits historiques. Certaines situations considérées comme acceptables sont contraires à la morale judéenne déterminée par la suite. Ces écrits mentionnent une conception de la piété qui ne fut pas du tout appliquée avec constance dans les Royaumes d’Israel et de Judée.
Selon Albrecht Alt (historien allemand) il n’existe pas de traces d’invasion de Canaan par les israélites dont l’installation y aurait été pacifique et de longue date. Les Hébreux étaient des pasteurs nomades qui se sont progressivement sédentarisés en défrichant des forêts à Canaan pour en faire des terres cultivables. Leur activité d’élevage de chêvres et de moutons faciles à déplacer, leur permettait de se rendre de Canaan au delta du Nil pour y trouver des terres humides nécessaires au pâturage (transhumance). Les déplacements entre Canaan et l’Egypte étaient donc récurrents et ont peut-être inspiré aussi le thème de Bamidbar (Exode).
Selon George Mendenhall (historien américain) les hébreux n’étaient pas des étrangers à Canaan. Ils se sont d’abord concentrés sur les hautes terres inhabitées de Canaan pour ne pas être en conflits avec les agriculteurs sédentaires à l’époque du Bronze récent.
Nous utilisons le mot « israélites » comme traduction de l’hébreu « Bnei Israel », c’est-à-dire « les fils d’Israel » et leurs douze tribus. Les Judéens de de la tribu de Juda (incluant l’enclave de la tribu de Siméon) ont inspiré les scribes avant les multiples diasporas et lors la grande diaspora et se sont concentrés sur un aspect uniquement théologique d’Israël aboutissant au Judaïsme.
La généralisation de l’agriculture a fini par sédentariser les Israélites à Canaan. Deux premières vagues de sédentarisation des hébreux portant sur quarante mille habitants se sont produites à l’âge du Bronze comprenant une centaine de cités.
Celles-ci furent suivies d’une autre vague sédentarisation sur deux cents autres sites dont les plus importants furent Hébron, Jérusalem, Béthel, Silo et Sichem (source : la Bible dévoilée). Une vague de sédentarisation additionnelle eut lieu vers 1 200 av. JC comprenant 45 000 individus répartis sur 250 sites découverts partir de 1967.Cette croissance continua au VIIe siècle av. JC au cours duquel les Royaumes de Judée et d’Israël comprenaient cinq cents sites regroupant 160 000 personnes (chiffre très éloigné du chapitre biblique des nombres dans la Bible).
Les hautes terres de Canaan étaient favorables à la production de vin et d’huile d’olives exportée en partie en Egypte. L’expansion eut d’abord lieu vers le jourdain, puis vers la mer (Shefelah et plaine littorale). L’écoulement de la production agricole entraina l’accroissement des marchés et des relations avec les autres cananéens qui produisaient des céréales. Leur production céréalière devint insuffisante et les Israélites durent en produire aussi en réduisant leur activité pastorale. Les Israélites d’abord cananéens nomades devinrent des cananéens sédentaires. Le fait que les israélites soient des cananéens déconstruit une partie de la bible et explique l’absence de traces d’invasion.
Ce qui différencie les villages israélites des autres villages de Canaan, est l’absence d’os de porc, ce qui n’était pas le cas de ceux de philistins, des moabites et des ammonites. Les coutumes alimentaires furent un moyen de se différencier des autres ethnies avant l’apparition des préceptes religieux. Le rejet du porc est donc la continuation d’une tradition ethnique très ancienne et révélée par l’archéologie.
Pour les israélites la croyance en Yahvé parfois sous une forme surprenante a été tardive et progressive, les déités locales et étrangères ont longtemps gardé une place importante à ses côtés. Yahvé est la prononciation d’un tétragramme issu du verbe « être » en hébreu pour désigner Dieu qui n’a donc pas de nom que l’on ne pourrait évoquer en vain.
Le premier Roi d’Israel a été Saül, suivi de David puis de son fils Salomon. David conquit Jérusalem mais ne put construire le temple pour avoir fait tuer Ourie afin de lui prendre sa femme comme nous l’avons mentionné. Salomon fils de David et de Bethsabée construisit le temple de Jérusalem mais il eût sept cents épouses et trois cents concubines païennes comme nous l’avons mentionné et à la fin de son règne il se tourna vers l’idolâtrie.
Son fils Roboam leva de lourds impôts et obligea les dix tribus du Nord à faire des travaux pour lui, en prétextant que les tribus de Manassé, Benjamin, Zabulon, Asher, Nephtali et Dan avaient ajouté à leur croyance en Yahvé d’autres déités cananéennes dont Baal. Jéroboam de la tribu d’Ephraïm profita du mécontentement général parmi les dix tribus du Nord, pour provoquer une scission d’avec le Royaume de Judée (deux tribus). Le royaume d’Israel continua sous le règne de Jéroboam et la Judée continua à être un royaume avec Jérusalem pour capitale.
La Scission d’Israël en deux royaumes est donc le résultat de mesures discriminatoires et pesantes prises par Roboam, un roi tyrannique et arrogant et non pas celui de l’impiété d’Israël. Le royaume de Judée a en effet été mis en valeur par les scribes pour sa piété alors que comme en Israel des rois pieux ont succédé à des rois impies et le royaume de Juda
comme celui d’Israel n’ont pas toujours été les royaumes d’un seul Dieu.
Le Royaume d’Israel de 930 à 720 av. JC, est celui de dix des douze tribus d’Israel et a eu pour capitale Sichem puis Tirça puis enfin Samarie alors que la Judée de comprenait que Juda et Siméon.Les constructions monumentales dites salomoniques qui ont été trouvés à Megiddo ont été bâties bien après le règne de Salomon selon leur datation au carbone 14. Ceci remet en question les splendides constructions des règnes de David et Salomon qui auraient vécu dans de modestes bourgades.
Israel avait au contraire bénéficié de périodes de forts développements, et possédaient des richesses agricoles et un prestige que la Judée n’avait pas. Le royaume d’Israel au Nord avait une population dense où se répartissait des domaines agricoles grands, moyens et petits. La région de Judée au Sud était pauvre et fondée sur l’élevage. La population d’Israël dépassait très largement celle de Judée et Sichem était devenu le centre principal du Nord. Les tablettes de Tell Armana confirment l’existence de deux souverains l’un à Sichem et l’autre à Jérusalem. La terre de Judée était principalement constituée de terres rocheuses alors que celle d’Israël comprenait des vallées fertiles pouvant nourrir les habitants de la région.
Israël avait tous les atouts pour être un Etat peuplé et riche alors qu’au Xe et IXe siècle av. JC la Judée comptait un nombre limité de villages.
Neuf cent ans av. JC, Israel était un Etat pleinement constitué, réalisait de grandes constructions, bénéficiait d’une activité économique prospère et faisait des échanges commerciaux avec les régions voisines. Le territoire était gouverné par une administration dans des locaux élaborée bâtis en pierres appareillées (notamment à Megiddo, Jezréel et Samarie).
Au VIIe siècle le lien entre Israël et la Judée était constitué de légendes communes, d’une langue et un alphabet communs et de la vénération de Yahvé en même temps que d’autres déités.
Au cours du règne de Roboam en Judée, le pharaon Shéshonq Ier marcha sur Jérusalem, se fit livrer tous les trésors du temple, du Palais royal et dévasta 150 villages de Judée. La victoire de Shéshonq fut gravée sur une stèle à Megiddo (retrouvée récemment). Israël ne fut que peu touché et son essor économique, démographique et territorial continua.
Dans le royaume d’Israel la fin de la dynastie de Jéroboam fut précipitée pour laisser place à celle des Omrides. Achab (fils d’Omri) épousa Jézabel la fille du roi phénicien Itoobaal et prit ainsi une place sur la scène régionale. Il fit construire de magnifiques cités et organisa une puissante armée qui lui permit de s’étendre au Nord et dans l’actuelle Transjordanie et Samarie devint sa capitale. Le manque de piété d’Achab fit que les scribes de la Bible n’ont pas donné à Israël l’importance que ce royaume méritait pour se concentrer sur la pauvre mais supposée pieuse Judée et sa dynastie davidique. La bible créa un récit romanesque sur les déboires et les victoires d’Achab avec des anachronismes et des incohérences.
En 853 av. JC, le roi d’Israel Achab à la tête d’une coalition syro-phénicienne, obligea les assyriens à renoncer à leur désir de conquête et cette information est origine assyrienne. Les travaux entrepris par les Omrides en Israel peuvent être comparés à ceux d’Hérode le Grand, un millier d’années plus tard et encore une fois les archives assyriennes témoignent de l’importance du royaume d’Israel.
La stèle de Mesha découverte en 1868 porte une inscription de trente-quatre lignes du Roi moabite Mesha écrite en moabite (proche de l’hébreu) datée de 850 av. JC. Mesha fit état de sa révolte contre son suzerain le Roi d’Israel Achab (septième roi d’Israel) et nous apprend que le royaume d’Israel ne se limitait pas aux hautes terres de la région centrale mais
s’étendait bien au-delà à l’Est et au Sud. Mesha dit avoir repris à Israël des territoires moabites.
Pour des questions uniquement théologiques et non pas historiques la bible a passé sous silence la suprématie d’Israël sur le plan architectural en attribuant quelques fois à Salomon certaine réalisations. Les constructions de Megiddo, de Jezréel ou de Samarie datent d’un siècle après Salomon.
Les nouvelles datations ont réduit l’emprise des rois de Jérusalem à
quelques clans avec une population clairsemée en particulier après les destructions commises par le Pharaon Shéshonq Ier. Par opposition le royaume d’Israël était composé de terres fertiles par lesquelles passait le commerce régional.
La population d’Israël était de fait multiethnique c’est-à-dire que parmi les israélites vivaient aussi des populations vénérant diverses déités et s’élevait à 350 000 personnes. Israël devait être un des Etats les plus peuplé du Levant très loin devant le royaume de Judée et préfigurait d’une certaine façon l’Etat d’Israel d’aujourd’hui plus que la Judée. Ces calculs sont basés
sur le nombre de sites d’habitat.
C’est au XXe siècle que l’archéologie a pris conscience de l’évolution complexe du Royaume d’Israel (cycle : succès-désastres-adaptations) et a commencé à se libérer des préjugés bibliques grâce aux nouveaux systèmes de datation. Celles-ci ont révélé plusieurs niveaux d’évolution dans des centres comme Megiddo, Yoqneam, Dor et Samarie et non pas un seul comme on le croyait précédemment.
L’Assyrie mit fin à la domination d’Aram-Damas et Israel devint son vassal. Le roi Joas (Yeho’ash ben Yeho’ahaz, Melekh Israel de la maison de Jéhu) qui régna de 806 à 791 av JC, récupéra les territoires cédés à Aram-Damas. L’extension d’Israel continua sous Jéroboam II, qui succéda à Joas et durant son règne de 41 ans (le plus long règne en Israel). Il repoussa les
frontières d’Israël à l’intérieur du royaume d’Aram-Damas. Ce fut un âge d’or en Israel qui marqua même la mémoire du royaume de Judée. Israel bénéficia de la croissance économique de l’Assyrie. Haçor fut reconstruite.
Au sud de Samarie, la production d’huile d’olives devint substantielle et fut exportée en Assyrie et en Egypte. Soixante-trois tessons de poteries servant au stockage du vin et de l’huile ont été retrouvés avec des inscriptions en hébreu.
Joas et Jéroboam II entreprirent des grands travaux de construction.
Le sceau royal de Jéroboam II a été retrouvé à Megiddo représentant un lion rugissant avec une inscription en hébreu. Gezer fut construite comme un avant-poste à la frontière entre le royaume de Judée et la Philistie.
En 1920 des chercheurs américains attribuèrent à Salamon la construction des écuries de Megiddo, puis le célèbre archéologue israélien le Dr Yadin les attribua à Achab et plus tard à Jéroboam II sur la base d’une datation plus précise.
L’aristocratie d’Israël vivait dans l’opulence sous le règne de Jéroboam II : 200 plaques d’ivoire aux motifs phénicien et égyptiens ont été retrouvées et devaient orner leurs palais et avec un goût cosmopolite. Nombre d’ostraca trouvés à Samarie étaient des bons de livraison de vin et d’huile d’olives en provenance des campagnes. Cette richesse et cet esprit cosmopolite et commerçant a dû déplaire aux théologiens judéens à l’instar des prophètes Amos et Osée qui critiquèrent ceux qui avaient des maisons en pierre de taille et buvaient du vin dans de larges coupes.
En 745 av. JC le roi assyrien, Téglath-Phalasar III décida d’exercer un pouvoir de suzeraineté renforcé sur ses vassaux dont le royaume d’Israël. En 737 av. JC un officier israélite fomenta un coup d’état pour tenter de libérer Israël de la vassalité avec l’aide de Damas, de L’Egypte et de la Philistie. Le roi assyrien Téglath-Phalasar III se lança alors dans une campagne d’annexion de ses états vassaux incluant Israël dont seule Samarie et sa région fut épargnée. Téglath-Phalasar III déporta environ 13 500 habitants d’Israël selon ses annales. Le roi Osée tenta encore une fois de se libérer avec l’aide des Egyptiens ce qui eut pour résultat la prise de Samarie par les assyriens. Une seconde déportation d’israélites eut lieu surordre du roi assyrien Sargon II. Les deux vagues de déportations s’élevèrent à 40 000 personnes soit le 5 e de la population d’Israel à l’ouest du Jourdain. De nombreux israélites d’Israel (environ 160 000 personne) ne furent pas déportés afin de maintenir la production agricole de la région et en particulier celle d’huile d’olives.
Les révoltes d’Israël et l’appétit à l’égard de ses ressources ont donc provoqué l’absorption du Royaume d’Israël par l’Assyrie. La Judée a échappé à l’appétit assyrien par un manque d’intérêt pour ce royaume pauvre et peu habité. Sargon II disait que « la Judée était très
loin » pour illustrer son manque d’intérêt.
La chute d’Israel fit de la Judée le seul Royaume israélite ; mais c’était un royaume théocratique et marginal qui tenta de réveiller une foi vacillante. L’annexion d’Israel par l’Assyrie permit à la Judée de se développer démographiquement et d’encourager le culte Yahvé autour du temple de Jérusalem. Le besoin de faire un Temple pour Dieu à l’instar des païens est paradoxal avec l’aspect infini, intangible et universel de Yahvé qui n’a pas besoin d’un lieu de prédilection pour régner ni pour recevoir des sacrifices.
Bien plus tard le culte de Yahvé donna naissance à d’autres religions qui accentuèrent l’aspect idolâtre du culte par souci de prosélytisme à l’égard des païens.
Pendant deux siècles les rois de la maison de David régnèrent sut la Judée. Onze rois davidiques auraient régné sur Jérusalem et la Judée du Xe au VIIIe siècles av. JC. La Bible fait une liste de bons et de mauvais rois attribuant un triste sort aux mauvais en raison de leur impiété. La Bible n’a pas pris en compte le contexte historique et l’appétit des autres empires
à l’origine de ce mauvais sort, ainsi que le fait que les rois pieux ne l’étaient pas de façon rigoureuse et constante. C’est pourquoi le parti pris biblique se heurte aux découvertes archéologiques et historiques. Pendant longtemps en Judée comme en Israël, la croyance en Yahvé allait de pair avec des pratiques cultuelles idolâtres.
A l’époque des rois davidiques de nombreux cultes étaient pratiqués en dehors de Jérusalem en Judée comme en Israël. Les archéologues ont trouvé en Judée de nombreuses figurines similaires à celles des peuples voisins dont le culte visait à s’attirer les bienfaits des forces célestes. En dehors du temple de Jérusalem la croyance en Yahvé n’empêchait pas simultanément le culte d’autres déités. Des inscriptions trouvées à Kuntillet (Sinaï) et Shefelah en Judée font référence à la déesse « Ashérah » considérée comme l’épouse de Yahvé. Même à Jérusalem des autels étaient consacrés à Baal, Ashérah et autres déités comme Amon (Egypte), Kemosh (Moab), Asarté (déesse Sidonienne), Tammuz (Mésopotamie).
Après l’annexion d’Israel, la Judée connut une forte expansion démographique et géographique (fin du VIIIe siècle av. JC). La Judée comptait trois cents agglomérations et 120 000 habitants. Cette expansion était due à la coopération avec l’Assyrie qui dominait la Judée et au développement de la production de vin et d’huile d’olives soutenues par l’intensification du commerce arabe et probablement à l’arrivée d’Israélites d’Israël.
Une lutte religieuse eut pour résultat l’application de lois religieuses intransigeantes. Selon Baruch Halpern (historien bibliste) le monothéisme israélite naquit véritablement au VIIe siècle av. JC ainsi qu’une école de pensée proclamant que seul Yahvé devait être honoré sur le territoire d’Israel (territoires d’Israel et de Judée).
Selon la bible le roi de Judée Ezéchias aurait imposé le culte de Yahvé mais l’on ne trouve pas de traces le confirmant. Le roi Ezéchias voulut se libérer de la domination assyrienne et il s’y prépara en faisant des grands travaux de fortification notamment à Lakish et Jérusalem. A Jérusalem la trace d’un mur de fortification de sept mètres d’épaisseur a été retrouvée ; à la même période (VIIIe siècle av. JC) à Jérusalem un tunnel de 512 mètres destiné à faire dériver le Gihon vers l’intérieur de la ville jusqu’à un système de citernes destiné à l’approvisionnement en eau, a été découvert.
La Judée ne fut pas protégée par la foi d’Ezéchias car le roi Assyrien Sennachérib procéda à une intense destruction des agglomérations de Judée et en particulier Lakish dont la chute est illustrée sur un bas-relief assyrien dans le Palais de Sennachérib, conservé à Londres depuis sa découverte en 1930. En 1970 une campagne de fouilles fut organisée sur ce thème par l’université de Tel Aviv.
Le nombre d’habitats furent réduits au tiers de ce qu’ils représentaient à la fin du VIIIe siècle av. JC. Le territoire de la Judée fut réduit mais Jérusalem fut épargnée grâce au versement d’un lourd tribut à l’Assyrie.
Manassé succéda à Ezéchias et rétablit l’autorisation de cultes divers Baal, Ashérah déesse épouse de Yahvé… car les Judéens devaient penser que la seule croyance en Yahvé avait mené à la catastrophe. Manassé s’entendit bien avec Sennachérib puis avec son successeur Assurbanipal pendant son règne de cinquante-cinq ans. La Judée connut une croissance
démographique et un afflux de réfugiés de la Shefelah qui avait été donnée aux Philistins par l’Assyrie. Du VIIIe au VIIe siècle av. JC la population fut multipliée par dix de Jéricho à Beersheva et le long de la mer morte. Pour Téglath-Phalasar III, Gaza était le point de point d’aboutissement des pistes de l’Arabie sur lesquelles les caravanes de chameaux transportaient l’encens et l’huile d’olives. Sous Manassé la Judée participait au commerce avec les Assyriens, les Phéniciens, les Philistins, les Arabes et les Edomites.
Josias régna sur la Judée de 639 à 609 av. JC. Au cours de son règne en 622 av. JC un document aurait prétendument été découvert dans le temple de Jérusalem qui aurait contenu le texte de Dvarim (deutéronome). Dvarim contient des principes de la loi qui auraient été conçus avant la prétendue entrée à Canaan à la suite de l’exode selon la Bible. Dvarim porte sur le respect du monothéisme, les traditions religieuses et les commémorations à respecter. Ce document a certainement été écrit en 622 sous l’impulsion de Josias qui voulut revenir à nouveau au strict respect du monothéisme.
Josias aurait fait détruire les idoles et leurs sanctuaires « dans le temple puis dans le reste de la Judée ». Toutefois on ne retrouve qu’un seul temple judéen en dehors de Jérusalem et le culte d’Ashérah continua ainsi que l’a montré la découverte de nombreuses de ses statuettes.
Les recherches archéologiques ont aussi permis de noter un développement de l’alphabétisation en Judée au cours du règne de Josias. Cette époque fut aussi celle de l’affaiblissement de l’Assyrie et de la renaissance de la puissance égyptienne qui reprit le contrôle d’une partie de son ancienne colonie qu’était Canaan à l’exclusion des terres de Judée et de l’ancien royaume d’Israel.
La Judée put reprendre le contrôle d’une partie des terres d’Israël, la Shefelah et aurait centralisé à partir de Jérusalem l’applications des lois selon les principes de Dvarim. Josias fut tué lors d’une bataille alors que les égyptiens montaient vers le nord pour lutter contre l’expansion babylonienne et reprirent le contrôle des terres de Judée et d’Israel. De nouveau les coutumes idolâtres dominèrent.
En 605 av. JC les babyloniens battirent les égyptiens et Nabuchodonosor devenu roi de Babylone reprit le contrôle de la Judée qui était à ce moment-là toujours fidèle aux égyptiens.
Nabuchodonosor remplaça le roi de Judée par Sédécias qui se rebella. Cette rébellion déclencha des pillages et des destructions menés par les babyloniens dans toute la Judée et à Jérusalem. L’aristocratie et le clergé avaient déjà été exilés lors de la nomination de Sédécias. Le dernier roi de Judée fut tué et le temple fut détruit. Une partie supplémentaire de la population de Judée fut exilée à Babylone.
Le pentateuque subit des modifications au cours du temps à la fois à Jérusalem et à Babylone par de nouveaux auteurs dont certains évoquèrent l’exil.
On nota un retour progressif des exilés de Babylone en Judée. Les Israélites se firent appelés Yehoud en araméen du nom de Yéhouda (de Juda et Judée) en hébreu. Le Judaïsme naissant se concentra sur la bible et devint une religion.
Un notable israélite français avait demandé sous la révolution française que le terme Juif relatif à la tribu de Juda, soit remplacé par Israélite qui est liée aux douze tribus d’Israël c’est-à-dire en hébreu : « Bnei Israel ». Quelques années plus tard Napoléon Ier créa le Consistoire Israélite de France chargé de gérer les principes religieux de la communauté israélite et en 1860 fut créée l’importante Alliance Israélite Universelle. Dans quelques langues étrangères la référence est faite à l’hébreu pour désigner les Israélites par exemple εβραϊκός (ebraïcos) en grec, ce qui paraît moins clivant que la référence à la seule tribu de Juda.
A Jérusalem un différend avec les autorités babyloniennes amena des israélites à se réfugier en partie en Egypte. En 539 av. JC les Perses reprirent l’empire des babyloniens et Cyrus le vainqueur décida de restaurer la Judée et le Temple. Les exilés rentrèrent en plusieurs vagues en Judée. La construction du second temple fut terminée en 516 av. JC. L’intérêt des Perses en promouvant les cultes locaux, était de s’assurer de la loyauté de leurs vassaux en laissant une autonomie aux élites locales. Cyrus décida d’autoriser le retour des exilés de Babylone et d’Egypte. Le clergé continua à écrire et modifier le Tanakh afin que les judéens suivent des règles qui les distinguent des autres peuples et qu’ils s’attachent au temple en maintenant l’espoir d’une future ère messianique. Ainsi Bamidbar (Exode) a pu être inspiré par plusieurs exils et retours suivis de la construction de deux temples.
La Judée resta perse pendant deux siècles jusqu’à sa conquête par Alexandre le Grand en 322 av. JC, puis fut intégré dans les empires créés par les successeurs d’Alexandre le Grand que furent les Ptolémées d’Egypte et les Séleucides de Syrie.
L’empire Séleucide du nom d’un des généraux d’Alexandre le Grand s’étendait de la Syrie à la frontière de l’Inde. L’ensemble des Empires issus d’Alexandre le Grand et de ses généraux s’étendait de la Grèce à l’Inde y compris le moyen orient et l’Egypte et ont représenté le plus grand ensemble hellénistique comparable au futur à Empire romain. L’ensemble des régions sous influence hellénistique permirent une immense extension de la culture grecque.
De l’an 167 à 143 av. JC une dynastie Hasmonéenne fut établie en Judée qui s’opposa à l’hellénisation des israélites depuis la révolte des Makabim (Machabées). Ils reprirent Jérusalem et temple et représentaient un courant d’une grande ferveur religieuse par opposition aux israélites hellénisants. La Judée comprit alors la Samarie, le Golan, Beersheva et Gaza soit une région plus grande que la Judée davidique.
La conquête de la Judée par le général romain Pompée en l’an 66 av. JC mit fin à son indépendance. Après avoir pris la Syrie, Pompée se vit obligé d’arbitrer une bataille de succession en Judée entre deux princes Hasmonéens.
Pompée favorisa le prince Hyrcan II et exila son concurrent Aristobule II. En l’an 40 av. JC, Hyrcan II perdit son titre de roi de Judée qui devint un protectorat romain. Après deux révoltes du fils d’Aristobule II, le Sénat romain nomma en tant que roi de Judée, « Hérode Ier le Grand de la dynastie des Hasmonéen ».
En l’an 40 av. JC. Hérode le Grand, « modifia le temple en lui donnant un aspect monumental » qui semble correspondre au mur (mur de l’ouest) restant aujourd’hui.
A la mort d’Hérode le Grand en l’an 4 av. JC, la Judée fut divisée par les romains entre ses trois fils qui perdirent le titre de roi : Hérode Archélaos gouverna une Judée restreinte en tant qu’ethnarque, Hérode Antipas gouverna la Galilée et la région de Galaad en tant que
tétrarque, et Hérode Philippe II gouverna la Transjordanie en tant aussi que tétrarque.
Des israélites de Judée et de Samarie se plaignirent de la tyrannie d’Hérode Antipas, à la suite de quoi il fut exilé en Gaule. La Judée devint finalement une province romaine dirigée par un Préfet résidant à Césarée et se rendant à Jérusalem pour les cérémonies officielles.
Les israélites avaient déjà commencé à se disperser dans le monde gréco-romain en se rattachant à la bible hébraïque pour définir leur identité commune.
En l’an 66 eut lieu la première révolte judéenne contre les romains. Les descendants d’Hérode cherchèrent un compromis qui fut rejeté par le grand prêtre de Jérusalem. Ainsi la révolte se transforma en guerre d’indépendance et les romains furent battus à deux reprises. En l’an 67 Flavius Vespasien (Général romain qui devint empereur) fut chargé de reprendre la Judée. Vespasien commença par reprendre le contrôle du nord de la Judée alors que les Zélotes s’emparèrent de Jérusalem et nommèrent un grand prêtre. Les zélotes tuèrent les élites et les familles sacerdotales.
Vespasien se dirigea vers le sud et s’arrêta aux portes de Jérusalem à la nouvelle de la mort de Néron. Vespasien fut élu empereur Romain par le Sénat. Sa nomination s’appuya sur ses succès militaires en Bretagne et en Judée. Son fils Titus prit la suite des opérations. En l’an 70, Titus s’empara de Jérusalem et détruisit le second temple. En l’an 73 le nouveau
gouverneur romain de Jérusalem réduisit la dernière poche de résistance à Masada.
Malgré cette forte domination romaine une deuxième révolte judéenne eut lieu contre les romains de 132 à 135, menée par Bar Kokhba qui projetait de rendre son indépendance à la Judée et de faire rebâtir un troisième temple. Les Romains avaient changé le nom de Jérusalem en Aelia Capitolina où un temple dédié à Jupiter fut construit, de plus ils avaient fait interdire la circoncision à tous les peuples. Ces mesures engendrèrent notamment cette
deuxième guerre Judéo-romaine. La stratégie de Bar Kokhba fut efficace, mais les romains envoyèrent huit légions qui pratiquèrent la politique de la terre brûlée. En l’an 135, la révolte se termina par le massacre de ceux qui y avaient participé. En 2023, des épaies romaines ont été retrouvées à Ein Guedi qui dataient de cette deuxième guerre. Des milliers de villages furent détruits par les romains et de nombreux judéens furent tués. Aelia Capitolina (Jérusalem) et sa région s’étendant de la Samarie jusqu’à la mer morte et Hébron (Chôra romaine) furent interdites aux Judéens. La population de Jérusalem fut remplacée par des vétérans romains, des grecs et des syriens. Après l’an 135 le centre religieux judéen se déplaça en Galilée et en particulier à Tsfat (Safed).
Il est à noter que le nom de Palestine qui signifie terre des Philistins, fut donné à la Judée à titre « punitif » par l’empereur Romain Hadrien en raison de la révolte de Bar Kokhba en l’an 135. La raison fut que les Philistins étaient les pires ennemis des Judéens. Ce nom anachronique et insultant devrait aujourd’hui enfin être changé par la communauté internationale qui en connaît l’origine. Les arabes continuent à employer le mot Philistin (traduction arabe de Palestinien). Pourtant dans la tradition Juive et chrétienne, le mot de
philistin reste péjoratif et assimilé à barbare.
Les Philistins sont des peuples d’origine égéenne, anatolienne et chypriotes parlant une langue indoeuropéenne et n’ont donc aucun lien avec les arabes et plus généralement avec les peuples sémitiques. Selon Hadrien la Palestine devait d’abord correspondre à une Judée étendue et à la rigueur le nom de Canaan aurait été plus proche de la réalité que la petite Philistie. Depuis 1948 le nom a changé en « Israël » pour la plus grande partie.
La majeure partie des judéens s’exilèrent et renforcèrent puis formèrent la diaspora qui avait déjà commencé progressivement depuis les tentatives d’hellénisation. Parallèlement l’expansion du mouvement judéen de Jésus initialement marqués selon les témoignages des apôtres par la bienveillance et la tolérance, est devenu à l’initiative de multiples conciles de l’Eglise une religion malveillante et intolérante à l’égard de sa religion d’origine. Ces conciles favorisèrent le développement d’aspects idolâtre et polythéiste comme la trinité et le Marisme et finalement la Judéophobie sans s’encombrer de règles contraignantes qui pourraient défavoriser le prosélytisme.
La religion juive interdit de se mêler aux autres par le mariage, ni de faire du prosélytisme et prône donc un isolement identitaire. De plus le Shéol qui ressemble à l’Hadès grec, est un lieu où les âmes tombe dans l’oubli et qui ne donne pas beaucoup d’espoirs sur le devenir après la mort. Le christianisme et l’islam ont créé à la place des Paradis beaucoup plus attrayants pour le prosélytisme. Cette volonté d’isolement conjuguée à celle des gentils d’isoler les israélites par judéophobie d’abord à cause du très paradoxal péché de déicide car si l’on peut tuer dieu, c’est qu’il n’est pas dieu, permit au Judaïsme isolé de perdurer jusqu’à nos jours. Par ailleurs le seul intérêt qu’un homme soit aussi dieu et d’impliquer que tous les hommes sont des dieux aboutissant ainsi à une sorte d’Humanisme universel.
Le mouvement judéophobique initié par le christianisme a marqué l’histoire israélite jusqu’à nos jours et est à présent renforcé par celui de l’Islam en particulier depuis l’indépendance du nouvel Etat d’Israël.
A partir du XIXe siècle le mouvement judéophobique a été illustré par des séries de massacres (Pogroms) et au XXe siècle la Judéophobie est devenue un racisme pseudoscientifique d’origine française et allemande engendrant en Allemagne une volonté entreprise d’extermination totale face à l’indifférence des autres peuples. Au XXe siècle mouvement de retour en Israël s’est renforcé mais fut en partie laïque ou athée en raison à la fois de l’évolution intellectuelle et surtout en raison de l’absence constatée du Dieu magique et vénéré alors que les israélites devaient être éliminés de la planète.
Depuis 1948 Israël se veut être une nation moderne et démocratique. Toutefois les adeptes de la domination théologique et magique sont représentés à la Knesset (Parlement) de façon croissante et sont un obstacle à l’humanisme indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. Ceci s’explique d’abord parce que la loi permet que la religion sorte de la sphère privée pour s’introduire dans la vie politique. De plus les « H’aredim » (religieux fervents) sont partisans de familles très nombreuses qui déséquilibrent la démographique et l’aspect initial d’Israël désiré par ses fondateurs.
Les « H’aredim » ne participent que faiblement à la nécessaire croissance économique du pays ainsi qu’à la défense nationale et sont souvent un fardeau pour la nation et son libre fonctionnement. La pieuse Jérusalem et la libre Tel Aviv illustrent encore une fois l’opposition d’antan entre les Royaumes d’Israël et de Judée.
D’immenses progrès ont été réalisés et aident l’être humain à voir plus loin et par suite à mieux comprendre mieux l’étendue de ses limites. Ceci doit nous guider vers l’humilité sans avoir recours à la pensée magique pour se voiler la face en ayant foi envers une déité quelconque. Les fils d’Israel ont pu comprendre que face aux drames qu’ils ont vécus dont le pire a été la Shoah, le recours à une déité était vain.
Au XXe siècle il en aura été de même avec les tentatives d’extermination des arméniens, des cambodgiens et des Tutsis.
Dans un Etat théocratique l’être humain est un citoyen de second rang après Dieu et cela n’est pas conforme avec la démocratie moderne qui n’a de sens que si elle est d’abord humaniste.
Le christianisme disparait progressivement et le Judaïsme moderne pourrait suivre la même voie s’il ne s’adapte pas.
La moitié de la population Juive vit en Amérique du Nord avec généralement une tradition flexible et ouverte envers les autres sans renoncer à son identité même en cas de mariage mixte. Si Israël persiste en imposant une rigide orthodoxie religieuse cela pourrait aboutir à un éloignement avec la diaspora juive encore une fois comme entre les Royaumes de Judée et d’Israël.