Histoire familiale juive: Espagne,Maroc, Algérie, France - Partie 1/4

Nelle couverture1

Souvenirs d’une famille juive sépharade

Face à l’Histoire

Espagne-Maroc-Algérie-France

Par Léon Obadia

Texte finalisé par Didier Bertin-Obadia

PARTIE I/IV 

 

Léon Obadia est né le onze août 1893 à Aïn El Arba (Oranie) en Algérie ; il était le fils de Salomon Obadia (Propriétaire terrien) et de Djemol, son épouse. Le douze septembre 1928, Léon Obadia épousa Rosalie Ben Sadoun née en 1903. Léon Obadia est décédé en 1989 et son épouse en 2001.

Leon rosette couleur

Léon Obadia et son épouse Rosalie le jour de leur mariage

Chapitres

I-Avant-propos – page 4

II-De l’Espagne au Maroc – page 6

III-La guerre Hispano-marocaine – page 9

IV-La conquête d’Oran par l’Espagne- page 18

V- De Tétouan à Oran- page 22

VI- L’assassinat de ma Grand-mère Simha - page 35

VII-Salomon Obadia mon père et sa famille – page 45

VIII-La guerre de 1914-1918 – page 74

IX-Annotation conclusive – page 103

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Chapitre I

Avant-propos

Ce texte provient de nombreux petits carnets sur lesquels Léon Obadia prenait de nombreuses notes manuscrites et qui ont été retrouvées « par hasard » en mars 2020 bien après son décès en 1989 et jamais diffusées à la famille; elles formaient l’esquisse de ses mémoires.

Le contenu de ces notes découvert a été remis en forme en conformité avec l’esprit de l’auteur par Didier Bertin-Obadia, petit neveu de Léon Obadia et fils de Solange Obadia, la fille aînée de Joseph, le frère de Léon Obadia.

De plus toutes les remarques et additifs en italique ainsi que l’annotation conclusive sont de Didier Bertin-Obadia.

Léon Obadia aimait évoquer le souvenir de ses ancêtres et des sa famille proche face aux grands événements historiques et de leur périple entre l’Espagne, le Maroc et la France ; il  aimait aussi évoquer les souvenirs de son enfance, du début de sa vie de labeur commencée très tôt. Son témoignage sera utile à tous et à la mémoire du peuple juif.

Mais le plus marquant ont été ses souvenirs de soldat héroïque sur le front de l’Est au cours de la Guerre de 1914-1918. Il donne de multiples détails qui sont un témoignage utile à tous et à la mémoire de la République française.

Dans le texte qui suit Léon Obadia apparait être un homme particulièrement courageux, très aimable et très modeste et un véritable héros de la guerre de 1914-1918. Il y  évoque notamment son arrière grand-père, le Rabbin Isaac Obadia né en 1793, son grand-père paternel Judas né en 1820, son grand-père maternel Messaoud, son père Salomon né en 1849 et sa mère Djemol né en 1858.

Cimetière d’Oran

  Veuve salomon obadiaJudas obadia 1810 1904Salomon obadia 1848 1930  

Djemol Obadia 1858-1945 épouse de Salomon  (mère de Léon)- Salomon Obadia1849-1930- (père de Léon)  et fils de  Judas Obadia - Judas Obadia 1820-1904 - organisa la résistance de la Juderia de Tétouan en 1860 pour éviter sa mise à sac par les troupes du Sultan après leur défaite contre les espagnols.

Il parle aussi  de ses frères: Haïm-Vidal (dit Emile) né en 1883, l’ainé dont le rôle dans la famille a été important quand il était aux cotés de son père, Youssef dit Joseph né en 1887 qui a servi la France durant huit longues années, Samuel né en 1898, le plus jeune des enfants de Salomon, engagé volontaire mort pour la France en 1916 à l’âge de 18 ans  durant la campagne contre l’Allemagne et de ses sœurs :  Anaïs (Hassiba) l’ainée des sœurs, restée célibataire et sans enfants et qui a joué un rôle important dans la famille après la mort d’Emile en 1948, Cécile née en 1890, et Rachel née en 1896.

Les parents et Grands-parents de Léon Obadia sont nés au Maroc et ses frères  et sœurs en Oranie comme lui. Chacun des membres de la famille sont souvent appelés par plusieurs prénoms et surnoms généralement en Français et en Hébreu et il sera fait mention entre parenthèses de tous leurs prénoms et surnoms par souci de clarté.

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Chapitre II

De l’Espagne au Maroc

Ferdinand et isabelle 1492

Ferdinand et Isabelle en 1492

En Espagne l'Inquisition espagnole ou tribunal du Saint-Office de l'Inquisition (en espagnol : Tribunal del Santo Oficio de la Inquisición) avait été une juridiction ecclésiastique instaurée en 1478 par une bulle du Pape  Sixte IV à la demande des Rois catholiques,  avant la fin de la Reconquista du 2 janvier  1492 marquée par la chute de Grenade.  L’inquisition  était devenue extrême  sous l’influence de Tomas de Torquemada, moine dominicain,  confesseur de la Reine Isabelle et   obsédé par l’éradication des juifs.  Il fut nommé « Inquisiteur d’Aragon, de Valence et de Catalogne » et cela nous a mené  au décret de l’Alhambra du 31 mars 1492 par lequel les quelques 200 000 juifs d’Espagne devaient se convertir, s’exiler ou être condamnés au bûcher.

Ceux qui ne se convertirent pas s’exilèrent dans le bassin méditerranéen et dans une moindre mesure en Europe du nord.

Devenue un repaire de pirates, Tétouan fut anéantie en 1399 par le roi Henri III de Castille et  rebâtie à la fin du XVe siècle permettant alors aux Musulmans  et aux Juifs expulsés d’Espagne de venir s’y installer.

A l’origine  les Presidios espagnols devaient permettre la continuation de la Reconquista en Afrique du nord tout en réduisant la piraterie issue du Maroc. Finalement l’Espagne choisit une colonisation minimale en Afrique du nord pour se concentrer sur la conquête de l’Amérique.

La famille Obadia aurait vécu en Andalousie.  En 1492 Isabelle de Castille décida d’expulser les Juifs qui ne voudraient pas se convertir au christianisme et la famille Obadia choisit de se réfugier au Maroc. La Reconquista continua d’Espagne en Afrique du nord avec la prise de plusieurs villes par les Espagnols parmi lesquelles Melilla, Ceuta, Mers El Kebir et Oran de 1510 à 1792.

En dehors de deux  périodes de 24 ans et de 38 ans Oran aura été une ville européenne de 1510 à 1962 soit pendant quatre siècles.

Melilla

Forteresse de Melilla

Léon Obadia a rapporté que l’on racontait dans la famille les exploits d’un courageux Juif nommé Obadia et qui s’opposa de façon Chevaleresque à un prêtre qui  prônait l’expulsion des Juifs d’Espagne ou leur conversion avant même que l’obligation leur en fut faite en 1492.

Declaracion

Texte :

Au début du XVIIIème siècle, les parents  de mon arrière Grand-père étaient à la tête d’une grande communauté juive installée dans la région de Tétouan. Mon arrière grand-père qui était  un Rabbin très estimé, s’appelait Isaac ; il eut huit fils et plusieurs filles.

Tous ses fils se marièrent à Tétouan où ils habitaient. Ils vendaient du tissu anglais en provenance de  Gibraltar, dans plusieurs villes du Maroc dont Fès.

L’un de ses fils s’appelait Judas et était mon Grand-père paternel tandis qu’un autre de ses fils qui s’appelait Messaoud était mon Grand-père maternel car le fils de Judas avait épousé la fille de Messaoud, sa cousine. Judas et Messaoud étaient associés en affaires.

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Chapitre III

La guerre Hispano-marocaine (1859-1860)

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El General Juan Prim en la batalla de Tetuán

Les actes de piratage et d’enlèvement de sujets espagnols et français pour les réduire en esclavage au Maroc atteindront un point culminant sous Moulay Ismail. Il est à noter que le nombre d’esclaves espagnols détenus par les marocains était supérieur à celui des esclaves français.

La guerre hispano-marocaine  et même la conquête de l’Algérie visaient notamment  à mettre fin aux Raids des pirates du Maroc et d’Algérie (ancêtres des terroristes d’aujourd’hui) sur les côtes espagnoles et françaises et contre les Presidios espagnols.

L’Espagne entra en guerre avec le Maroc de 1859 à 1860 afin de maintenir la sécurité de ses Presidios (territoires espagnols en Afrique du nord) et  occupa Tétouan au cours de cette période. Cette guerre a aussi été appelée « deuxième guerre Hispano-marocaine » car l’Espagne avaient dû précédemment défendre ses Presidios que les marocains auraient voulu lui prendre.

L’Armée espagnole bien organisée et bien équipée n’eut aucune difficulté à imposer ses conditions au Maroc .

Le sultan Mohammed IV dut demander la fin des hostilités et à signa le traité de Wad-Ras à Tétouan le 26 avril 1860. Ce traité prévoyait notamment : le paiement par le Maroc d'une indemnité de guerre de 400 millions de Réaux (Reales) espagnols avec l’occupation de Tétouan jusqu’au paiement complet de l’indemnité, l'extension des limites de Melilla et l'agrandissement du territoire de Ceuta et une série accords commerciaux  favorisant les échanges entre l’Espagne et le Maroc.

Après le paiement de l’indemnité de guerre    les Espagnols quittèrent Tétouan en 1862. Les juifs de Tétouan représentaient très approximativement le quart des 25.000 habitants environ de la ville, mais nombre d’entre eux qui craignaient des mesures de rétorsion pour avoir été favorables aux espagnols et préférèrent fuir à Melilla ou en Algérie sous contrôle français ou s’installer en Amérique latine.

Texte :

Mon Grand-père Judas  et son frère Messaoud apprirent la nouvelle de la victoire espagnole et rentrèrent précipitamment à Tétouan car celle-ci entrainerait certainement les marocains à faire par dépit une Razzia dans le Mellah ou Juderia en espagnol (quartier juif en Afrique du nord équivalent au Ghetto en Europe).  Mon grand-père organisa le soir même une réunion avec ses huit frères, le Rabbin du Mellah, les notables et plus d’une centaine d’hommes parmi les plus valides et chacun reçut un fusil.  Chacun de ses frères prit le commandement d’une vingtaine d’hommes.

Heureusement le Mellah de Tétouan était entouré d’un mur d’enceinte. Quelques jours après et comme ils s’y attendaient, les Marocains battus par les espagnols, voulurent piller le Mellah mais  furent reçus par un feu nourri qui les contraint à se replier. *

* Les  Juifs savaient que les périodes de troubles étaient  souvent accompagnées du pillage des quartiers juifs. Ils cherchèrent aussi à s'enfuir de Tétouan, de Tanger, d'Arzila et de Ksar el Souk à la veille de la guerre hispano-marocaine. Peu avant la guerre de 1860, le consul d'Espagne à Tanger offrit sa protection aux Juifs de Tétouan permettant à quatre mille personnes de fuir la ville.

Mellah tetouan 1

Mellah de Tétouan

Mellah de tetouan

Rue du commerce juif - Tétouan

De 1859 à 1860 les troupes espagnoles commandées par le Général Leopoldo ‘O’donnell investirent la région et le Général Juan Prim prit la ville de Tétouan et fut considéré par les espagnols comme le héros de la bataille de Tétouan.

Les troupes marocaines qui perdaient la guerre avaient prévu par dépit et tradition de mettre à sac la « Juderia » (quartier juif ou Mellah). Judas Obadia  y avait organisé un groupe de résistance qui obligea ceux des troupes marocaines qui voulaient envahir la Juderia à renoncer à leur projet ; ils auraient attaqué en compensation la vieille ville musulmane.

Le sultan Mohammed IV dut demander la fin des hostilités et à signa le traité de Wad-Ras à Tétouan le 26 avril 1860. Ce traité prévoyait notamment : le paiement par le Maroc d'une indemnité de guerre de 400 millions de Réaux (Reales) espagnols avec l’occupation de Tétouan jusqu’au paiement complet de l’indemnité, l'extension des limites de Melilla et l'agrandissement du territoire de Ceuta et une série accords commerciaux  favorisant les échanges entre l’Espagne et le Maroc.

**Malheureusement après avoir imposé leurs conditions au Maroc, les Espagnols quittèrent Tétouan en 1862 et de nombreux Juifs qui craignaient des mesures de rétorsion des Marocains préférèrent rejoindre les Presidios espagnols et en particulier Melilla; c’est depuis cette date qu’un certain nombre de Juifs ont habité Melilla.

Texte :

La joie fut grande chez les Juifs quand Tétouan fut occupée par les Espagnols.**

Après ces évènements, la famille Obadia continua son train de vie. Mon grand-père avait dix enfants, garçons et filles. Mon père Salomon qui devait avoir une dizaine d’années, allait à l’école Espagnole et à la synagogue. Il se lia d’amitié à un camarade de son âge qui s’appelait Mardochée.

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Une classe de l’Alliance israélite à Tétouan

Le Rabbin qui leur apprenait à lire l’hébreu, était très pauvre et pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille, son épouse confectionnait du Halwa (recette turque usuellement à base de graines de  sésame) en utilisant des graines de lin qu’on appelait « Al Halwa Linosa » que le Rabbin faisait vendre par ses meilleurs élèves.

Souvent mon père et son ami Mardochée avaient l’honneur d’aller dans les rues de la Juderia pour vendre des petites portions de Halwa du Rabbin en criant «  Al Halwa Linosa del Rabbi » (le Halwa aux graines de lin du Rabbin).

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 Halwa

La vie continuait ainsi, les années passèrent et mon Grand-père Judas continuait ses affaires. Il s’absentait de longs mois avec son fils ainé David, laissant mon père Salomon s’occuper de la maison et de ses frères et sœurs mais surtout de son frère Isaac. Il poussait Isaac tant dans ses études religieuses que dans celles de l’Ecole Espagnole. Isaac alla même à la Yeshiva jusqu’à l’âge de vingt ans.

Mon père, encore adolescent, partit en Algérie sur une felouque chargée de cuirs et de peaux pour l’un de ses clients.

Après une traversée mouvementée, il arriva pour la première fois à Oran et fut émerveillé par cette ville.

Il y rencontra ses oncles Mardochée et Messaoud qui s’y rendaient souvent.

Les Obadia qui étaient actifs dans le négoce, se rendaient souvent en Espagne et en particulier à Malaga. Mon grand-père Judas possédaient quelques felouques chacune avec un équipage de cinq hommes dont un Raïs (chef en arabe).

Ces felouques étaient destinées à la pêche et au cabotage et la moitié du bénéfice de leurs activités revenait à mon Grand-père.

Une felouque était un bateau méditerranéen d’une dizaine de mètre de long avec une ou deux voiles trapézoïdales, en arabe Falouka et en grec Epholkion :

Fellouque 5

Felouque

Souvent mon Grand-père envoyait un de ses fils en felouque à Oran pour y vendre du cuir de moutons et de chèvres. 

C’est  vers 1860 que mon grand-père connut l’Algérie et il continua à y envoyer du cuir et d’autres articles. Lors d’un de ses voyages d’affaires,  Judas qui avait déjà plusieurs enfants de sa femme Simha, revint avec une autre épouse, Djemol. La loi Juive telle qu’elle était appliquée alors au Maroc permettait d’épouser deux femmes comme aux temps anciens.***

***La monogamie est la règle dans le Judaïsme cependant il était permis au Maroc d’avoir une seconde femme à cette époque  sous réserve que cela fut initialement indiqué dans la Ketouba (contrat de mariage rabbinique).

Voyages de Judas avec ses fils David et Salomon

Voyage de Judas et de son fils David :

Mon Grand-père et son fils ainé David dit Dodo né de sa première femme Simha, s’embarquèrent à bord d’une de ses felouques pour aller faire du commerce à Malaga. Le voyage fut rendu difficile par le mauvais temps et après deux jours de traversée ils arrivèrent fatigués et affamés.

Malaga 1

Malaga

Quand ils quittèrent le port pour aller en ville, ils virent un marchand de patates douces qui avait devant lui un grand brasero avec une espèce de four sur lequel cuisaient des patates douces d’un jaune mielleux et d’apparence savoureuse.

A mesure que les patates étaient cuites, le marchand les rangeait par petits tas d’une livre sur une table.

Lorsque mon Grand-père arriva, une dizaine de tas se trouvaient sur la table. Il goûta aux patates qu’il trouva succulentes et commença à manger avec son fils Dodo. Le marchand était accompagné de sa fille qui leur demanda combien de patates ils voulaient et mon Grand-père lui répondit « Todo, todo, todo » c'est-à-dire tout, tout, tout.

Patates douces

Patates douces d’apparence savoureuse….

Alors la fille dit à son père en plaisantant : « Escapamos padre, que estos hombres nos van a comer después !» c'est-à-dire, Père fuyons, ils vont nous manger lorsqu’ils auront fini les patates !

Quand ils furent rassasiés, ils les payèrent largement en éclatant de rire et leur laissèrent quelques patates.

Dodo (David) appelé Tio Dodo (oncle Dodo en espagnol) vécut  et mourut à Tlemcen chez ses arrières petites filles qui étaient toutes devenues institutrices.

Voyage de Judas et de son fils Salomon (fils de Djemol) :

Mon Grand-père, Judas, fit plus tard un voyage pour affaires à Oran avec son fils Salomon né de sa deuxième femme Djemol. Sur le chemin  des bandits lui demandèrent une rançon en argent qu’il ne pouvait pas payer car il avait tout investi en marchandises.  Salomon fut gardé en otage le temps que son père revienne avec l’argent demandé. Judas paya la rançon et récupéra son fils Salomon.

Guerrier maghreb

Guerrier maghrébin

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Chapitre IV

La conquête d’Oran par l’Espagne

Au XVe siècle, des pirates barbaresques du Maroc et d’Algérie écumaient les mers à bord de leurs felouques; ils massacraient les équipages et pillaient les bateaux ; ils faisaient des incursions sur  les côtes espagnoles pour piller et enlever des femmes et des hommes qu’ils pouvaient parfois rendre contre rançon.*

*Les Espagnols entendaient mettre fin à la piraterie barbaresque et  aussi continuer la Reconquista après 1492 en Afrique du nord. La prise de territoires en Afrique du nord eut lieu sous les règnes de Ferdinand II d’Aragon et de Charles Quint ; les Espagnols se contentèrent finalement d’occuper des positions portuaires sans donner suite à leur projet d’évangélisation.

Le Cardinal Jiménez de Cisneros organisa une expédition pour prendre Mers-El-Kebir et cela fut fait en 1505. En  1509 il rassembla une armée commandée par Pedro de Navarro afin de prendre Oran, ce qui fut fait en 1510. **

** En 1563, Don Álvarez de Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz, fit construire au sommet du pic de l'Aïdour (Murdjadjo) le fort de Santa-Cruz qui porte son nom.

 

Fort santa cruz

Fort de Santa Cruz à Oran

Le fort St Grégoire, la chapelle et le Fort de Santa Cruz, la caserne neuve, la prison militaire, la caserne du château neuf, plusieurs autres édifices et  les rues connues sous la période française comme les rues de la Calaire et d’Orléans furent construits par les Espagnols.

Sur le mur d’enceinte du fort du château neuf, en face du jardin du petit Vichy, on pouvait voir la couronne royale espagnole portant l’inscription de l’année 1732***.

***L’année 1732 était importante car elle marquait la reprise d’Oran aux Turcs par le  Duc de Montemar, José Carrillo de Albornoz y Montiel, que le Bey Mustapha Ben Youssef avait envahi en 1708.

Les Espagnols quittèrent définitivement Oran le 27 février 1792. Le Bey d’Oran fit alors venir dans la ville des artisans et des commerçants juifs de Tlemcen. La ville commença à se peupler de Juifs d’Algérie et du Maroc. Le Bey leur donna un quartier pour construire des maisons (le quartier juif) et un grand terrain pour leur cimetière.

Sous la période française à partir de 1830, Oran prospéra et devint la capitale de la Province ; son port grandissait tous les jours et la région fut pacifiée. Des villes et des villages furent créés, des terres et des forêts défrichées et des routes carrossables construites.

Plus tard, une ligne de chemins de fer fut installée entre Constantine, Alger et Oran.

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Le tramway fut introduit en 1898 à Oran

Oran hotel de ville

Hôtel de ville d’Oran construit en 1886

 

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Grande Synagogue d’Oran construite en 1880

 

Rue de paris oran

 
La rue de Paris à Oran où Léon habitait

Dans cette petite rue (proche de la Synagogue) qui commençait au boulevard du 2e Zouave et se terminait à la place Ben Daoud où se trouvait l’Eglise St André,  habitaient dans différents immeubles Léon, son frère Joseph et la fille ainée de Joseph : Solange –Proches géographiquement et affectueusement.