Mouvements sociaux; France 2018-19
Les mouvements sociaux en France en 2018 et 2019 et propositions
Didier BERTIN - 12 janvier 2019
Nous avions écrit un essai le 20 Juillet 2017 sur la politique française de 2011 à 2017 au cours de laquelle la perception d’évènements historiques avait mis en cause le processus démocratique. Il s'agit à présent de mettre en garde le nouveau président et les députés élus en 2017 sur la fragilité de la base de leur élection afin qu'ils agissent avec la plus grande prudence au cours du quinquennat. Il était clair qu'ils avaient été élus non pas pour eux-mêmes ni pour leurs idées politiques et économiques mais afin que la République ne tombe pas aux mains des extrémistes. Les électeurs avaient ainsi agi raisonnablement mais le pouvoir corrompt les esprits et les nouveaux élus ont trop vite oubliés qu'ils n'étaient là que pour gérer les affaires courantes sans faire de grandes réformes en attendant. Emmanuel Macron n'a pas accepté d'être le protecteur intérimaire de la République mais a voulu changer en profondeur la nature même de société française entrainant une grave crise avec le peuple français qui ne l'avait pas élu pour cela. La protestation par le port de gilets jaunes n'est que la partie visible de l'iceberg ; les porteurs de gilets jaunes sont des individus disparates sans idéologie commune qui ne peuvent avoir "par nature" ni porte-parole, ni représentants et ne constituent ni un parti politique, ni un mouvement construit. Ils expriment le mécontentement de l'ensemble de la nation mais ne peuvent parler en son nom. On peut considérer que la demande de référendum est un acte honnête qui montre qu'ils ne veulent pas se substituer à la nation. L'absence de structure de la protestation en gilets jaunes a permis à des fanatiques de tous bords de s'y introduire en faisant courir des risques aux autres.
La responsabilité de ce désordre est aussi dû à l'action brutale d’un exécutif manquant d'humilité et qui est sorti du rôle que les élections lui avaient conféré. L'exécutif a voulu se lancer dans un grand programme de réformes de ce qui fait l'identité de la France au lieu d'attendre que la représentation démocratique s’équilibre.
I-RAPPELS DES FAITS AYANT ENTRAINE L'ELECTION D'EMMANUEL MACRON ET DES DEPUTES LREM
1-La remise en cause inattendue de la candidature de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à l'élection à la Présidence de la République
Cette affaire en raison de son retentissement médiatique n'a pas permis à DSK de se présenter aux élections primaires du PS d'octobre 2011 et la France qui était dans une situation économique difficile a dû se priver de son expertise économique. Face à lui les autres candidats faisaient pâle figure dans ce domaine et en particulier François Hollande.
2-La désignation de François Hollande à la candidature à la Présidence de la République
François Hollande fut choisi en raison du vide laissé par DSK. François Hollande avait terminé ses études en 1980 (ENA) puis fut auditeur à la Cour des Comptes pendant 9 ans durant lesquelles aucune mission ne lui aura été confiée compte tenu de son manque de disponibilité. Il devint Premier secrétaire du PS jusqu'en 2008 puis conseiller général de la Corrèze. Il ressort de ce parcours que François Hollande contrairement à DSK n'avait ni les compétences ni l'expérience requises pour exercer la fonction de Président de la République dont le principal challenge serait l’Économie.
3-L'élection de François Hollande à la Présidence de la république
Malgré ses lacunes François Hollande a été élu en raison de concours de circonstances concernant tant DSK que Nicolas Sarkozy. Les chances de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012 avaient été affectées par l’augmentation du chômage et la dette publique et par de nombreuses affaires et scandales qui avaient entre autres réduit sa cote de confiance. Les déboires de DSK et de Nicolas Sarkozy ont donné à François Hollande une chance inattendue.
4-Le quinquennat de 2012 à 2017 et le comportement de nombreux parlementaires de gauche : Une autoroute pour la victoire de la droite en 2017.
Le manque d’ambitions de François Hollande avait pu être perçu dès le début du quinquennat alors qu’il avait pris ses distances avec ses propres promesses de campagne en arguant du fait qu’il découvrait la réalité. Il a progressivement et confortablement adapté sa ligne politique personnelle aux faits au lieu de tenter de les modifier. Il est ainsi passé de socialiste à social-démocrate puis à social-libéral ; ce changement d’identité politique lui a permis de passer d’acteur à spectateur dans le monde économique.
Au début du quinquennat Jean-Marc Ayrault avait affirmé que les lignes bougeaient au sein de l'U.E. mais ce n'était pas le cas. De nombreux parlementaires de gauche ont renoncé à leur devoir de rappeler au Président ses promesses de campagne et ont préféré le suivre alors qu’il avait affirmé qu'il n'y avait pas d'autres alternatives à sa politique défaillante. Ainsi la population à commencer à ressentir du désintérêt pour la classe politique. En 2017 la cote de popularité de François Hollande est tombée au plus bas (14%) dans l’histoire de la Ve République au point qu'il a dû renoncer à se représenter aux élections présidentielles. Dans ces conditions François Fillon devait gagner les élections sans difficultés.
Évolution du Chômage : Mai 2012 - 2 900 000 chômeurs - Mars 2017 - : 3 500 000 chômeurs - Cote de confiance de François Hollande : Juin 2012 = 55% - Décembre 2012 = 35%. 2013 = 21% - 2014 = 15%. Décembre 2016 = 13% - Mai 2017 = 14%
5-François Fillon
François Fillon a commencé son propre sabotage en présentant lors de sa campagne électoral un programme d'austérité dur et brutal qui devait affecter la majeure partie des français. Malgré cela il avait gardé toutes ses chances car il pensait incarner la morale et la rectitude catholique dont il se réclamait. Les révélations sur les cadeaux qu’il avait reçus et sur les rémunérations indues de fonds publics qu’il avait versées à sa famille ont très vite éliminé tout espoir pour lui d'être Président.
6-Élection présidentielle de 2017 :
Emmanuel Macron né le 21 décembre 1979 avait commencé ses études supérieures dans le domaine littéraire : hypokhâgne et khâgne, mais son double échec au concours d'entrée à la prestigieuse École Normale Supérieure l’avait amené à changer de voie. Il a choisi la voie beaucoup plus conventionnelle de l’IEP-ENA. En France cette voie ouvre de nombreuses portes en raison d’un système de castes typiquement français et dont la pensée monolithique met en cause l'adaptabilité aux circonstances et par suite la conception et le champ d'application de la connaissance et de l'intelligence.
Après une très courte expérience (3 ans) dans le domaine bancaire, Emmanuel Macron devint conseiller puis ministre de l'Économie. De 2015 à 2016 Emmanuel Macron s'est démarqué à droite dans les discussions sur les projets de lois au sein du gouvernement et s'est opposé de plus en plus ouvertement à François Hollande et à Manuel Valls. De plus on peut penser qu'il était probablement urgent pour lui de prendre ses distances à la fin du quinquennat avec un Président devenu très impopulaire pour ne pas sombrer avec lui. Il a fondé le 6 Avril 2016 un nouveau mouvement « En Marche » pour former un nouveau parti politique (LaREM) en vue des élections législatives de 2017.
Principaux arguments de campagne :
Emploi : Lors de sa campagne, Emmanuel Macron s'était présenté comme « le candidat du travail ». Selon lui, trop de personnes étaient « prisonnières du chômage ». Il avait souhaité donner accès aux allocations chômage pour les salariés qui démissionnent. Il espérait en consacrant 5 milliards d’euros à la modernisation des exploitations agricoles, permettre aux agriculteurs de vivre « de leur travail et non des aides publiques ».
Éducation : Ce dernier souhaitait s’attaquer aux inégalités persistantes au sein du système scolaire français et améliorer l’acquisition des fondamentaux en maternelle et en primaire.
Service National : Il était partisan d’un service obligatoire et universel d’un mois qui aurait concerné 600 000 jeunes.
Environnement : Il avait souhaité maintenir le cap des 50 % d’énergie nucléaire à l’horizon 2025.
Institutions : Dans le cadre de la moralisation de la vie publique soulevée par l’affaire Fillon, Emmanuel Macron souhaitait que son mouvement œuvre à un renouvellement de la classe politique.
Impôts : Allègement général par la suppression de la taxe d'habitation.
Il aurait normalement dû n'avoir aucune chance de gagner les élections mais il a été lui aussi le bénéficiaire d'un concours de circonstances (comme François Hollande en 2012) et qui sont la soudaine disqualification « dans les faits » de François Fillon et « la forte réduction » des sympathisants du PS en raison du quinquennat catastrophique de François Hollande. Beaucoup de députés du PS ont rallié son mouvement pour pouvoir maintenir leur siège de député.
Ce concours de circonstances a été dans une moindre mesure favorable aux populistes comme le Front National et aux Insoumis. On ne peut parler de victoire claire d'Emmanuel Macron car il a gagné faute de combattants crédibles face à lui, mais d’une défaite cinglante du système politique français. Au 2e tour Emmanuel Macron s'est retrouvé face à Marine Le Pen qui s'est totalement disqualifiée par sa position contre l'EU et l'Euro. Il n'y avait donc aucune autre alternative que de se résigner à voter utile c’est à dire pour Emmanuel Macron. Cette disparition du choix démocratique a été illustrée par un record d'abstention et de bulletins blancs et nuls.
Vème République– Élections présidentielles
Abstentions au second tour en %
1965 |
1969 |
1974 |
1981 |
1988 |
1995 |
2002 |
2007 |
2012 |
2017 |
|
Abstentions |
15.7 |
31.1 |
12.7 |
14.1 |
15.9 |
20.3 |
20.29 |
16.03 |
19.65 |
25.44 |
Blancs et nuls |
2.31 |
4.42 |
1.17 |
2.47 |
3.04 |
4.76 |
4.28 |
3.53 |
4.68 |
8.59 |
Total |
18.01 |
35.52 |
13.87 |
16.57 |
18.94 |
25.6 |
24.57 |
19.56 |
24.33 |
34.03 |
La caractéristique de l'élection présidentielle de 2017 est donc le record particulier d'abstentions et de votes blancs et nuls de 34.03% qui est significatif et est probablement la résultante de l'échec du quinquennat précédent et l'absence de choix réel qui a entraîné un vote par résignation pour un candidat peu représentatif.
Sur 47 582 183 d'inscrits, Emmanuel Macron a obtenu au second tour 20 743 128 voix soit 43.5%.
9-Élections législatives de 2017
Vème République - Élections législatives
Abstentions au second tour en %
1962 |
1967 |
1968 |
1973 |
1978 |
1981 |
1986 |
1988 |
1993 |
1997 |
2002 |
2007 |
2012 |
2017 |
22.8 |
20.3 |
22.2 |
18.2 |
15.1 |
24.9 |
21.5 |
30.1 |
32.4 |
28.9 |
39.7 |
40 |
44.59 |
57.36 |
Les citoyens agissent logiquement et donnent généralement une majorité de députés pour soutenir le Président la République qu'ils viennent d'élire malgré le flou qui a entouré les campagnes présidentielles et législatives. Toutefois la défiance à l'égard des députés pose un problème de légitimité du fait que la majorité des inscrits n'ont pas voté.
Nombre d'inscrits : 47 582 183 - Abstentions : 29 116 190 - Blancs et nuls : 1 990 655 - Abstentions+blancs+nuls = 31 106 845 soit 65.3% des inscrits
Proportion des votants ayant exprimés un choix de candidats : 34.7%
Voix obtenues au second tour par la majorité présidentielle :
8 927 212 soit 18.76% des inscrits
Ce chiffre explique à lui seul la réaction de la majorité de la population qui conteste la politique gouvernementale de modification de la nature de la France au travers des manifestations dites des "gilets jaunes".
L'argument de base des deux campagnes a été de prétendre renouveler la classe politique pour réaliser les promesses de campagnes puisque les précédents gouvernements n'y étaient pas parvenus. Le programme de campagne était court et promettait un immédiat avenir meilleur à l'ensemble de la population (cf. principales promesses de campagne ci-dessus). Le président et ses députés prétendaient agir au mieux des intérêts des français en dehors de toutes considérations politiques de droite comme de gauche et en prenant le meilleur de ces deux courants tout en restant ancré à l'U.E.
La majorité présidentielle a obtenu 308 députés sur 577 soit 53%des sièges. Les 169 députés de la majorité présidentielle, soit 55% (essentiellement LaREM) n'avaient jamais élus. Parmi eux 117 (38%) n'avaient pas de référence politique connue et correspondaient à la volonté d'introduire des personnes de la société civile au parlement. En fait 62% d’entre eux venaient de courants politiques traditionnels. Sur les 191 députés venant de courants traditionnels 126 députés (66%) étaient des transfuges du PS désirant conserver une circonscription électorale et seulement 65 députés venaient de la droite et du centre. Nous sommes donc loin d'un renouveau parlementaire.
L'inexpérience des nouveaux députés et l'intérêt électoral des autres vont donner au Président une majorité de députés godillots qui n'ont joué aucun rôle marquant depuis leur élection soit pour ne pas se faire écarter de la majorité, soit par manque de conviction. Toutefois deux ministres importants en raison de leur statut de ministre d'État ont marqué leur opposition en démissionnant du gouvernement suivis par quelques conseillers.
Origine des députés LaREM :
GAUCHE |
126 |
40.9% |
DROITE |
48 |
15.6% |
CENTRE |
17 |
5.5% |
Autres gineORIGINE |
117 |
38% |
TOTAL |
308 |
100% |
Emmanuel Macron va devenir un président Jupitérien et Maître des horloges et président des Riches, dur, brutal, intransigeant, obstiné et aura bâti ce statut avec l'appui de députés issus pour une large part du PS. Cette attitude ne pouvait que conforter la défiance des citoyens à l'égard des parlementaires et du Président illustrée par la crise dite "des gilets jaunes".
Avec 8 927 212 voix représentant 18.76% des inscrits, la majorité présidentielle a obtenu 53% des sièges à l’Assemblée Nationale, à la hauteur d'une dictature africaine.
Il s'agit d'un cas unique qui souligne le fait que la légalité n'assure pas la légitimité et que partant sur ces mauvaises bases les citoyens ne se sont plus estimés être représentés par l'Assemblée Nationale. Ceci a pavé le chemin d’une expression populaire dans la rue.
Alors que la non-représentativité en chiffres de l'assemblée Nationale n'était pas déjà assez pesante pour une démocratie, le Président va aggraver cette situation en voulant raccourcir le temps en la court-circuitant l’Assemblée Nationale par ordonnances sur des réformes importantes (code du travail, SNCF...) de façon à réduire le nombre de lectures et d'amendements. Le fait de bafouer le législatif au profit de l'exécutif est d'autant plus facile que les députés LaREM avaient la réputation pour un très grand nombre d'entre eux d'être des "Godillots".
II-LA REALITE POLITIQUE ET ECONOMIQUE APRES LES ELECTIONS DE 2017 ET LA RESPONSABILITE DES CORPS EXECUTIF ET LEGISLATIF DANS LES VIOLENCES DE RUE
Les élections ont été tout à fait légales mais ont exprimé surtout pour les élections législatives l'avis d'une minorité de citoyens puisque la majorité de ceux-ci n'ont pas jugé utile de voter par manque de choix ; les partis traditionnels n'étaient plus crédibles. La présence de" Macron au Gouvernement Hollande et celles d'ancien députés PS pouvait laisser penser que LaREM avait une coloration de Gauche avec des discours qui allaient pourtant en sens inverse. Le flou de ce nouveau courant d'idée allait se confirmer après les élections. Compte tenu du résultat peu clair des élections Le Président et son gouvernement auraient dû simplement gérer les affaires courantes sans tenter de modifier la nature du pays, mais au lieu de cela le Président a voulu faire de profondes réformes sans soutien populaire en détériorant les conditions de vies des plus modestes pour réduire la dépense publique. Nous appellerons mesures comptables celles qui font l'hypothèse d'une situation immobile et économiques celles qui prennent en compte l'aspect dynamique de ses effets ainsi des mesures comptables peuvent avoir économiquement et socialement un effet inverse à celui recherché.
Le mode de réforme du Président Macron est caractérisé par une certaine brutalité, une absence de compassion, du mépris, de l'arrogance, de l'obstination, des négociations de pure forme et la conviction qu'il est dans la bonne direction.
Il n'a pas hésité à utiliser des formulations proches de l'insulte à l'égard de ses prédécesseurs et des français les plus modestes. Pourtant les français l'avaient excusé son inexpérience due à son trop jeune âge.
En dépit de lacunes culturelles, d'erreur politiques, d'une intelligence rigide, le président Macron a voulu avancer dans les réformes comme un engin de terrassement. Il s'est attaqué aux plus vulnérables et a favorisé les plus riches ce qui lui a valu l'étiquette de "Président des riches".
Nous allons voir les différents points de la politique du gouvernement offensive contre la majorité" des citoyens de 2017 à 2018 qui les ont amenés à une situation presque insurrectionnelle.
1-L'attaque menée contre les séniors
Le Gouvernement a instauré au 1er janvier 2018 une hausse de la CSG (Contribution Sociale Généralisée) afin de compenser la baisse des cotisations sociales qu'il met progressivement en place pendant l'année.
La hausse en janvier 2018 d'un quart de la CSG pour les retraités recevant au moins 1 289 euros de pension suscite un fort mécontentement. Cette mesure est accompagnée pour les retraités d'une autre tout à fait illogique en ne leur permettant pas d'être imposé sur le montant du revenu net de l'augmentation de la CSG. « Il impose ainsi un impôt sur un revenu qui n'existe pas ». Cette pratique douteuse sur le plan moral est justifiée selon lui par le fait qu'il faut favoriser les gens qui travaillent aux dépens de ceux qui ne travaillent plus même s'ils ont investi une vie de labeur à constituer leur retraite. Dans les faits les retraités sont des personnes âgées qui ne peuvent pas par définition se mettre en grève et représentent une cible de choix pour les prédateurs dénués de tout sens moral. Il a même été envisagé de supprimer les pensions de réversion c'est à dire de s'attaquer généralement aux revenus des épouses très âgées et seules. Les récentes explications données par Emmanuel Macron, n'ont pas été rassurantes pour celles qui deviendront veuves après cinq puisqu’à ce moment on pourrait rebattre les cartes.
On pourrait faire l'hypothèse qu'un tel comportement particulièrement lâche inexcusable pourrait trouver "probablement" sa source dans les relations du président et des séniors qui l'ont entouré dont un conflit avec ses brillants parents. On pourrait penser que le président lui-même mariée avec une personne qui a l’âge de la retraite pourrait être plus compatissant.
2-L'attaque menée contre la SNCF
Au printemps 2018, le Parlement débat d'une réforme du secteur ferroviaire prévoyant la fin progressive du statut du cheminot et ouvrant le transport par rail à la libre concurrence. Des grèves perlées privent alors les usagers pendant plusieurs mois d'un moyen de transport qui soit fiable. Le gouvernement fait le choix de laisser pourrir la situation malgré l'inconfort pour les usagers en pensant très probablement comme cela est arrivé que les cheminots ne pourront pas vivre longtemps avec un salaire réduit de leurs heures de grèves.
Le gouvernement choisit la politique du bras de fer et rejette les négociations tant avec les cheminots qu'avec les députés puisque la réforme est adoptée par ordonnance.
3-L'attaque menée contre les collectivités locales
En mai 2018, le gouvernement rejette brutalement les propositions de Jean-Louis Borloo c'est à dire qu'il abandonne tout projet pour les banlieues. Par ailleurs la perte de ressources liée à l'abandon de la taxe d'habitation sera compensée en partie par une subvention de l'État qui rendra plus rigide la gestion locale et entrainera un besoin supplémentaire budgétaire que l'État ne pourra compenser que par une hausse des prélèvements qui devrait supprimer les effets réels espérés sur le pouvoir d'achat de la suppression de la taxe d'habitation.
4- L'attaque menée contre les logements sociaux et APL
En octobre 2017, les APL (Aides Personnelles au Logement) versées aux ménages à faibles revenus sont réduites de 5 euros par mois à leur charge et de 60 Euros à la charge des bailleurs sociaux qui voient leurs ressources destinées à l'entretien et à la construction fortement réduites ce qui devrait les obliger à vendre progressivement leur parc.
5-La Sécurité routière perçue comme un moyen d'accroître l'impôt sur les plus défavorisés
Le système d'amendes relatives à la circulation est inégalitaire dans la mesure où celle-ci est la même quelque soient les revenus des conducteurs. Dans le contexte d'un sentiment de baisse du pouvoir d'achat le gouvernement impose une réduction de la vitesse sur les routes de 90 à 80 km/heure le 1er Juillet 2018 sans consultations des collectivités locales qui sont les mieux à même de pouvoir adapter au cas par cas la vitesse maximum sur chaque route. Parallèlement le nombre de contrôles par radars est fortement augmenté et les recettes issues des contraventions deviennent en particulier un moyen de réduire la dette publique. Le Ministre de l'intérieur qui démissionnera, indique son désaccord avec cette mesure prise pour tout le territoire sans consultation locale.
Environ 5000 radars sont disposés sur le territoire dont on espère un revenu d'environ 1 milliards d'Euros en 2018. Les radars sont avant tout perçus comme un moyen d'augmenter les impôts et au cours des évènements qui ont débuté en novembre 2018, les manifestants en détruiront 60%.
Il faut aussi noter que l'accent mis sur la pollution et l'interdiction fait aux véhicules anciens de circuler dans un nombre croissant de ville affecte d'abord les pauvres qui pensent que la solution est simple en prônant l'achat de voitures neuves. Ce comportement marque aussi un divorce définitif entre l'exécutif qui, semble déconnectée de la réalité et les français dont le souci pour la plupart d'entre eux est déjà de faire face aux réparations de leurs véhicules anciens.
6-L'attaque menée contre le droit du travail
Le Gouvernement a imposé sa réforme du droit du travail par ordonnances entrées en vigueur le 23 septembre 2017.
- Les ordonnances ont visé à limiter le montant des dommages-intérêts alloués aux salariés victimes de licenciement sans cause réelle et sérieuse par les Prud'hommes, c'est à dire de façon abusive. Cette mesure prise contre les salariés et au bénéfice des employeurs a déjà été jugée comme illégal au regard des règles du droit international du droit du travail par des Prud'hommes qui ne l'ont pas appliqué. Favoriser les employeurs au détriment des salariés est déjà regrettable mais sortir du cadre légal international l'est encore plus pour l'image de la France.
- La réforme simplifie les règles de formes attachées au licenciement, diminue les délais de recours en cas de rupture du contrat de travail et met en place des modèles types en guise de lettre de licenciement.
- La réforme favorise les accords d'entreprises et revient sur la notion de protection à l'échelle nationale car les salariés d'une entreprise sont généralement prêts à faire de grandes concessions pour protéger leur emploi. Il s'agit d'une modification profonde de la conception française du droit au bénéfice d'une conception très libérale de l'économie.
7-La hausse des taxes sur le prix de l'essence mettant en cause la liberté de circuler
En France le prix du carburant est majoritairement composé de la TICPE, Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques qui comprend la taxe carbone. La TICPE a été augmentée pour faire converger les prix de l'essence et du gasoil et par la forte augmentation de la taxe carbone de 7 euros en 2014 par tonne de CO2 à 44.6 Euros par tonne de CO2 en janvier 2018.
Par ailleurs il est à noter que la TICPE étant une taxe il est illogique de lui appliquer une autre taxe comme s'il s'agissait d'un revenu car c'est ce qui est fait avec l'application de la TVA à 20% sur le prix du carburant TICPE incluse.
Ce genre de procédé est aussi immoral que l'application de l'impôt sur les retraites incluant la CSG qui n'est pourtant pas perçue.
Une taxe ne doit s'appliquer qu'à un revenu et si ce n'est pas le cas on doit indiquer aux contribuables le véritable taux de taxe payée sur la base des revenus effectifs. Pour pénaliser l'évasion fiscale l'État se doit d'être exemplaire dans ses méthodes générales.
Environ 60% du prix du carburant est une taxe payée à l'État. Lorsque le prix du pétrole augmente le poids de la taxe doit être réduit pour que le litre de carburant n'atteigne pas des sommets qui mettraient en péril la liberté de circuler librement, le droit de se rendre à son travail, la production d'industrie automobile qui est un employeur important et dont une baisse de l'activité déclencherait une hausse du chômage.
L'aspect dynamique de la bonne gouvernance devrait permettre au gouvernement qu'une hausse des taxes peut avoir des effets pervers et impliquer une baisse des revenus de l'État et une hausse de ses charges.
Cette mauvaise gouvernance et l'obstination du gouvernement a été à l'origine avec beaucoup d'autres causes de la révolte des dits "gilets jaunes". Le gilet jaune semble être lié au problème du carburant puisqu'il est obligatoire d'en avoir plusieurs dans chaque véhicule, mais nous sommes loin de ce problème qui a permis de voir que c'était le bon fonctionnement de la démocratie elle-même qui était en cause.
Par ailleurs la privatisation des autoroutes qui permettent un déplacement rapide et sûr, a entrainé le péage des principales voies de circulation sur le territoire national ; ainsi pour rouler en toute sécurité il faut payer encore une fois les mêmes prix quelques soient les revenus des ménages ce qui fait que la sécurité est plus abordable pour les plus aisés. Avant de mener campagne pour la sécurité routière le gouvernement devrait assurer la gratuité des déplacements et de la sécurité pour des questions morales essentielles.
Le comportement provocateur de l'exécutif : L'État se montre particulièrement méprisants lorsqu'il propose aux citoyens mécontents de s'acheter des véhicules neufs ou des voitures électriques hors de prix quand le problème d'une grande partie des ménages est de faire les réparations nécessaires pour maintenir leurs voitures car le contexte économique n'est pas favorable aux grosses dépenses.
8- La défense des privilèges des plus riches
En 2017 l'impôt sur la fortune ISF est remplacé par l'IFI, Impôt sur la Fortune Immobilière de façon à exonérer d'impôts la part des grandes fortunes sur les valeurs mobilières c'est à dire sur leurs actifs financiers mais aussi sur les yachts et avions privés. François Hollande avait pensé que l'ISF comprenant la totalité du patrimoine était une forme de solidarité patriotique entre les citoyens. Cet impôt avait rapporté 4.3 milliards d'Euros à l'État. L'assiette de l'impôt étant à présents réduite à l'immobilier il rapportera moins.
L'idée de base est que les personnes très fortunées n'ont pas de sens patriotique et moral est que leur but est d'échapper à la fiscalité en plaçant leur patrimoine dans les paradis fiscaux. L'absence d'impôt sur les valeurs mobilières concurrence ainsi les paradis fiscaux et le gouvernement espère des investissements financiers en France selon la théorie du ruissellement qui a formé la base du raisonnement de l'exécutif. Cela signifie que si les riches peuvent investir ou dépenser en toute liberté la population bénéficiera d’une partie des bénéfices de ces investissements s'ils sont bien réalisés en France.
Emmanuel Macron est régulièrement accusé d'être le « président des riches ». Son prédécesseur, François Hollande a affirmé qu'il était "le président des très riches". Emmanuel Macron veut faire baisser l'IS (Impôt sur les Sociétés) de 33 % à 25 % en 2022, avec un taux dégressif : 31 % en 2019, 28 % en 2020, et 26,5 % en 2021. Dès le 1er janvier 2018, le taux est abaissé à 28 % pour les entreprises faisant moins de 500 000 euros de bénéfice.
Selon l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques, un organisme indépendant de recherche, de prévision et d'évaluation des politiques publiques, créé en 1981 par l'État au sein de la Fondation nationale des sciences politiques), la politique fiscale est jugée inégalitaire pour la période du quinquennat 2017-2022. Sur les 9,15 milliards de baisses d’impôts prévues, 4,20 milliards bénéficieront au 10 % les plus riches, soit 46 % du total.
9-L'attaque menée contre les chômeurs
Nous verrons dans le chapitre suivant les insultes dont ont été victimes les français et en particulier les chômeurs. Le durcissement du contrôle ne toucherait que 10% des chômeurs et seulement 4% selon FO pourtant ces mesures alourdissent le climat social sans s'attaquer à la réelle raison du chômage structurel. Depuis 2012 le chômage semble se stabiliser autour de 9% de la population active et cela malgré les créations d'emplois. On pourra parler de chômage structurel lorsqu'il n'y a pas d'adéquation entre une partie devenue stable de la population active et la nature des nouveaux emplois crées. Cette inadéquation semble être due à une formation professionnelle insuffisante et ne peut se réduire qu'en améliorant la formation scolaire dès le plus jeune âge dans des régions laissées à l'abandon.
En mars dernier, le ministère du Travail avait annoncé de nouvelles sanctions, certaines allégées, d'autres alourdies, pour les chômeurs. Le fait de ne pas se rendre à un rendez-vous avec un conseiller pour l’emploi par exemple, devait être sanctionné d’un mois de radiation, deux mois pour deux manquements et quatre mois pour trois manquements. S'agissant des sanctions concernant l'insuffisance de recherche d'emploi c'est à dire le refus d'une offre raisonnable l'allocation est "supprimée" dès le premier refus.
"Les sanctions beaucoup plus dures devraient s'accompagner de propositions d'emplois et d'accompagnements plus importantes", a plaidé pour sa part le député LREM Aurélien Taché, corapporteur de la loi "Avenir Professionnel". "Il a rappelé que quand les chômeurs n'ont pas de travail, c'est la plupart du temps tout simplement parce qu'ils n'en trouvent pas".
Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a fustigé jeudi le "durcissement inutile" selon lui des sanctions prévues contre les chômeurs manquant à leurs obligations, dénonçant un risque de précarisation des demandeurs d'emploi.
Le nombre de chômeurs indemnisés qui ne se rend pas régulièrement à un rendez-vous avec Pole emplois, c'est moins de 4%", a fait valoir M. Veyrier (FO), ajoutant que "60% des chômeurs répertoriés ne vont pas au terme de leur indemnisation parce qu'ils ont retrouvé un emploi". Il s'est inquiété du "danger" d'"une politique du chiffre", dénonçant la suppression pure et simple de l'allocation prévue dès le premier manquement à une obligation au lieu de sa suspension. La notion d'offre raisonnable laissée à l'appréciation des conseillers de Pôle emploi entraîne un risque de précarisation en imposant des emplois avec une rémunération et une qualification réduite.
10-L'attaque contre les pauvres
Plusieurs propos humiliants ont été tenus contre les pauvres qui sont dans le paragraphe suivant. Si le titre de Président des riches et même des très riches selon François Hollande colle à la peau du Président c'est en raison de mesures et de propos particulièrement clairs.
III- LES MALADRESSES DU PRESIDENT ET DE SON GOUVERNEMENT QUI ONT MIS LE FEU AUX POUDRES
1-Les maladresses
Les premières maladresses avaient été l'ignorance de ce qu'était la Guyane qui fait pourtant partie du territoire national, suivi d'un discret voyage de contrition en Algérie sans que les citoyens en soient officiellement informés et puissent donner leur avis, la signature de l'accord de Marrakech qui avait été présenté par la presse française comme une "fake news" alors que même symbolique cet accord était significatif, la volonté par ignorance de vouloir rendre hommage au Maréchal Pétain meilleur allié d'Hitler, puis l'hommage au belliciste Clémenceau en mémoire de la fin du premier conflit mondial.
2- Les propos méprisants à l'égard des Français et des pauvres
Le Président devrait relire avec attention la Charte des Droits Fondamentaux de l'UE et en particulier les chapitres relatifs au droit à la dignité et au travail.
A - "Je traverse la rue, je vous trouve du travail"
Pendant les Journées du patrimoine, dans les jardins de l'Élysée, ce week-end à Paris, un jeune de 25 ans explique à Emmanuel Macron qu'il ne trouve pas du travail dans son secteur, l'horticulture. Son interlocuteur lui répond que Pôle Emploi ne lui trouve rien et qu'il n'a pas de réponses aux CV qu'il envoie. Emmanuel Macron lui répond alors : "Si vous êtes prêt et motivé, dans l'hôtellerie, le café, la restauration ... ou dans le bâtiment ! (...) Je traverse la rue, je vous en trouve ! ".
B - "Des Gaulois réfractaires au changement"
Fin août, Emmanuel Macron est en déplacement au Danemark. Devant la Reine, il compare les Danois "peuple luthérien" ouvert aux transformations, aux Français, des "Gaulois réfractaires au changement".
C - "On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux"
Emmanuel Macron répète face à ses conseillers le discours qu'il tiendra le lendemain au congrès de la Mutualité à Montpellier sur la pauvreté, les inégalités, les aides sociales et le "reste à charge" en matière de soins. La vidéo est mise en ligne par sa conseillère en communication. Le chef de l'État évoque alors les minimas sociaux : "On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens sont quand même pauvres".
D - Je ne céderai rien "ni aux fainéants, ni aux cyniques"
Nous sommes alors en pleine période des ordonnances réformant le Code du travail. Interrogé à Athènes, en Grèce, sur ses craintes à la veille d'une première journée de manifestations en France, Emmanuel Macron répond qu'il ne cédera rien "ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes".
E - "Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes ..."
Emmanuel Macron est en déplacement à Égletons en Corrèze ce jour-là. La visite est perturbée par des ex-salariés de l'usine GM&S dans la Creuse qui souhaitent parler au président. Les forces de l'ordre les repoussent. Dans le même temps, le président de la région Aquitaine lui fait part d'une fonderie de la région qui n'arrive pas à recruter, faute de main d'œuvre. Le chef de l'État n'hésite pas alors à dire : "Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n'est pas loin de chez eux".
F - "Les gens qui ne sont rien"
Le chef de l'État inaugure Station-F, le plus grand incubateur de start-up au monde à Paris. Au cours de son discours, il compare la réussite de son mouvement En marche ! à une start-up. En rappelant l'histoire du lieu, un ancien bâtiment ferroviaire, il affirme : "Une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien"
G - "La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler"
C'est le candidat Macron qui parle. En déplacement à Lunel dans l'Hérault, en mai 2016, il est pris à partie par des grévistes en raison de son soutien à la loi El Khomri. Un jeune lui reproche alors de "s'acheter des costards avec son pognon". Réponse d'Emmanuel Macron : "Vous n'allez pas me faire peur avec votre T-shirt : la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler".
H - Les femmes salariées de Gad, "pour beaucoup illettrées"
Emmanuel Macron vient d'être nommé ministre de l'Économie de François Hollande. Interrogé à la radio sur la grève des ouvrières de l'abattoir Gad en Bretagne, il explique que les femmes salariées de chez Gad sont "pour beaucoup, illettrées". Il présentera un peu plus tard ses excuses à l'Assemblée Nationale.
I - Le bus pourra "bénéficier aux pauvres"
Le ministre Macron dévoile son projet de développement du transport en autocars. Il explique que le train est devenu trop onéreux et que cette mesure pourrait "bénéficier aux pauvres qui voyageront plus facilement parce que l'autocar c'est 8 à 10 fois moins cher".
J - "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien"
Nous sommes le 1er juin 2017. En déplacement en Bretagne, il plaisante à propos des "kwassa-kwassa", ces barques de pêche que les passeurs utilisent pour emmener des migrants originaires des Comores sur l'île de Mayotte. Cette phrase a entrainé un tollé.
L- Des gens en situation de difficulté... qui déconnent
A Gagny (EURE), dans l'Eure, le 15 janvier Emmanuel Macron a assisté à un conseil municipal et a pris la parole durant lequel il a déclaré : "Une partie du travail sur la pauvreté est en partie dans les gens qui vivent cette pauvreté. En les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir, en les considérant, en leur apportant des instruments (...) et pas dans le face-à-face entre ceux qui travailleraient d'un côté et ceux qui seraient toujours les vaches à lait de l'autre". "Elle est dans un travail collectif, très fin, il faut des travailleurs sociaux. Il y a des gens en situation de difficulté que l'on va davantage responsabiliser, parce « qu'il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent ».
3-Comportement inapproprié
A-Affaire Benalla et Institutions - La réaction du Sénat
Alors que la campagne électorale avait porté sur la nécessaire moralisation de la classe politique, nous découvrons qu'un proche conseiller du Président en matière de sécurité et âgé de seulement 26 ans se comporte de façon inattendue en pensant qu'il bénéficiait de pouvoirs particuliers dans le domaine de la Police sans que le Ministre de l'Intérieur soit informé. Une commission d'enquête organisée par l'Assemblée Nationale est ouverte à ce propos mais ses travaux sont rapidement arrêtés celle-ci étant sous le contrôle de la majorité présidentielle. Afin qu'elle ne dure pas trop longtemps elle est réunie dans un local trop petit pour recevoir le nombre de députés membre de la commission. L'Affaire Benalla va illustrer l'intérêt pour la démocratie du bicamérisme. Le Parlement étant composé de deux chambres le Sénat reprend l'enquête sur l'affaire Benalla et procède à un examen en profondeur. Le Sénat n'est en effet pas contrôlé par la majorité présidentielle et sauvegarde le fonctionnement des institutions. Le ministre de l'intérieur et ministre d'État qui a participé à la victoire électorale d'Emmanuel Macron prend conscience de l'incompatibilité en matière de posture et d'humilité entre lui et le président et quitte le gouvernement.
B-Démission du Chef d'Etat-Major des Armées
Le chef d'Etat-major des Armées depuis 2014 ayant fait connaître sa divergence d'opinion concernant la réduction du budget de la défense, Emmanuel Macron lui aurait répondu qu'il était son chef et qu'il n'était pas digne d'étaler des débats sur la place publique. Le Général de Villiers a donné sa démission le 17 Juillet 2017 ce qui ne s'était jamais produit de la part d'un chef d'Etat-major des Armées. Les français n'ont pas apprécié le comportement du président et cela a participé substantiellement à la chute de sa cote de popularité au moment des faits.
C- Remarques sur la jeunesse et sur la société à l'égard de l'effort et du travail
"Notre jeunesse a besoin qu'on lui enseigne un métier et le sens de cet engagement qui fait qu'on n'a rien dans la vie si on n'a pas fait cet effort…Et s'il n'y a pas ce sens de l'effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l'édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir... Les troubles que notre société traverse sont aussi parfois liés au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu'on peut obtenir ...sans que cet effort soit apporté. Parfois on a trop souvent oublié qu'à côté des droits de chacun dans la République - et notre République n'a rien à envier à beaucoup d'autres - il y a des devoirs."
Cette remarque qui rend responsable la jeunesse de son manque d'engagement est mal ressentie en pleine période de manifestations.
IV- LA LOI SUR LA LAICITE ET CITOYENNETE
La loi de 1905 est le fondement de notre identité nationale et les convaincus de l'existence du divin doivent s'y adapter ou partir ; cette loi identitaire ne doit être adaptée à aucune communauté, elle est au cœur de la République française. Nous n'avons pas à "réparer le lien endommagé entre l'Église et l'État". Les Français ont remis l'Église et le divin à leur place en fréquentant de moins en moins les Églises en raison des progrès scientifiques et culturels. Le Judéo-christianisme a apporté des valeurs de tolérances auxquelles nous ne devons pas renoncer en adaptant la loi de 1905 à la communauté musulmane. La volonté de freiner les influences étrangères dans l'Islam de France n'est pas le seul problème et il faut dire franchement que certaines sourates sont inacceptables pour la République, c’est là le cœur du problème avant toute autre chose et la loi de 1905 n'a pas besoin d'être modifiée pour cela. Une élite intellectuelle grandissante issue de l'Islam de France nous montre la voie à suivre lorsqu'elle prend ouvertement ses distances avec les textes et les pratiques religieuses. La politique de la ville est aussi un point fort d'intégration des minorités mais elle doit rester entièrement sous l'autorité de l'État qui ne doit plus abandonner de territoires à des minorités. Des propositions dans ce sens avaient été faites par Jean-Louis Borloo qui ont malheureusement été rejetées. La France ne doit pas devenir un pays communautariste qui détruirait le sens de la Nation. Toute modification de la loi de 1905 en faveur d'un courant religieux ne ferait que donnait du grain à moudre au Rassemblement National. Le devoir de la République française n'est pas seulement de permettre la libre pratique des cultes et philosophies mais aussi de veiller à ce qu'aucun de ces cultes ou philosophies n'entrave les lois, les Droits de l'Homme et la Chartre des Droits Fondamentaux de l'U.E.
V-EVOLUTION DES PROTESTATIONS PUBLIQUES
Parti des prix du carburant, la protestation s'est étendue à tous les domaines et à toutes les couches de la population. Les problèmes soulevés sont d'abord celui de la représentativité des élus mis en question par un score très majoritaire d'abstentions aux élections législatives. C'est parce que les députés n'ont plus été crédibles dès que ce degré d'abstention a été atteint et donc le problème n'est pas l'abstention mais la défiance envers les représentants du peuple. De plus les partis traditionnels ayant été affectés par cette défiance, il a fallu créer dans l'urgence un nouveau parti pour la majorité présidentielle faite de bric et de broc et beaucoup n'ont pas cru nécessaire de se déplacer pour des députés qu'ils ne connaissaient pas (nouveaux inexpérimentés) ou qu'ils ne reconnaissaient pas (anciens députés ayant soudainement changé de conviction pour garder une circonscription). Même le Président n'était pas connu (jamais élu précédemment) mais le seul but des électeurs beaucoup plus raisonnables était d'écarter du pouvoir les extrémistes (incluant l’extrême droite et les Islamo-gauchistes). Malgré les violences la population a contribué à soutenir majoritairement les protestataires ce qui est tout à fait inhabituel sous la Ve République et confirme la légitimité des revendications ternies par la violence de mouvements extrémistes.
Les expériences issues de la Ve République et notamment la récente grève perlée de la SNCF pouvait laisser croire qu'en laissant le mouvement dégénérer et pourrir, il se terminerait rapidement mais la résilience du mouvement a fait la démonstration de la profondeur de ses causes. A plusieurs reprises des déclarations provocatrices ont été faites par le Président ou ses porte-paroles (M. Castaner et M. Griveaux) en arguant de la surdité qui leur a fait dire que quelque soit l'ampleur des manifestations le gouvernement ne reviendrait sur rien (nous ne détricoterons rien). On peut supposer qu'en jetant de l'huile sur le feu il était espéré un accroissement des violences et une distanciation de l'opinion publique mais cela n'a pas été le cas.
Le gouvernement a tenté d'ouvrir des négociations avec les "gilets jaunes" pour apaiser la situation sans se rendre compte que les gilets jaunes n'existaient pas et qu'ils n'étaient que la partie visible de l'ensemble de la population et qu'en conséquence chaque gilet jaune ne représentait que lui-même et qu’il ne pouvait pas avoir de porte-parole autre que la population française. Cette particularité est explicite si l'on considère les revendications référendaires et électorales du mouvement de protestation qui réclame donc un droit d'expression de l'ensemble de la population nationale.
Pour éteindre la plus grave crise de son mandat, Emmanuel Macron aurait dû céder dans un premier temps sur l'augmentation des taxes sur les carburants puis annoncer le 10 décembre 2018 des mesures de revalorisation des revenus de plusieurs catégories sociales, dont une augmentation de la prime d'activité d'une centaine d'euros pour les salariés au SMIC et l'annulation rétroactive de la hausse de la CSG pour les retraités aux revenus inférieurs à 2 000 € par mois, ainsi que la défiscalisation des heures supplémentaires.
La prise de conscience du niveau national de la protestation n'a eu lieu qu'au début du mois de Janvier avec la mise en place d'une consultation nationale qui ne remplace ni les referenda ni les élections et semble être un gadget.
VI-COTE DE POPULARITE D'EMMANUEL MACRON
Selon l'institut Kantar les cotes de confiance/défiance étaient de 57/38% en juin 2017, 42/54% en décembre 2017, 38/57% en juin 2018 et 21/77% en décembre ce qui représente une chute jamais atteinte en si peu de temps. Les concessions d'Emmanuel Macron du 10 décembre 2018 n'ont eu qu'un léger effet positif en Janvier 2019 : 22/75%. Les français ne sont pas insensibles aux efforts de communication et aux actes de contrition sincères ou non du président malgré ses propos offensants. Au 20 janvier sa cote de popularité avait atteint 27% mais ce chiffre continue a marqué une profonde déception et les mouvements de protestations sont majoritairement soutenus et ceci en raison de son caractère obstiné et sa grande réticence à changer fondamentalement de politique.
Les raisons de cette évolution sont les mesures de restrictions budgétaires, de limitation du pouvoir d'achat, de hausse de la fiscalité, du mauvais traitement des retraités, de l'image de président des riches en raison de sa politique généreuse à leur égard et du nombre record de maladresses, d'insultes et de propos inappropriés envers la population.
VII-LA FRANCE EST-ELLE UNE STARTUP NATION ?
En dehors d'initiatives économiques et de créations d'entreprises que l'État pourrait entreprendre en collaborations avec des spécialistes pour tenter d'accroitre le PIB en innovant comme une startup. La France n'est pas une startup mais serait une nation ouverte au développement des nouvelles technologies et aux petites entreprises créatives qui pourraient être les nouvelles grandes entreprises de demain.
La France a de nombreuses ressources et spécialités, la réussite mais la créativité des nations se mesure aujourd'hui à l'aune du numérique et il serait démagogique de penser que le prestige que veut avoir la France lui donne les capacités de devenir leader dans le numérique comme elle l’a été dans le domaine de la philosophie. Les compétences dans le domaine de la créativité et du numérique se prépare dès la primo-éducation et le résultat dans ce domaine se meure par la nature et le nombre des brevets déposés :
En 2017, 16 250 brevets ont été déposés en hausse de 0,6% par rapport à 2016. Les neuf principaux déposants ont été les suivants :
VALEO |
1 110 |
PSA |
1 021 |
SAFRAN |
795 |
CEA |
684 |
CNRS |
405 |
RENAULT |
400 |
MICHELIN |
284 |
L'OREAL |
269 |
THALES |
262 |
Ces 9 entités ont donc déposé 5 231 brevets soit 32% du total.
Les 50 premiers déposants qui représentent 48.8% des dépôts sont composés de groupes industriels classiques, des entités nationales comme le CNRS et le CEA, 13 instituts de recherches et 9 entreprises étrangère et seulement 2 sociétés de tailles intermédiaires. Cette structure ne correspond pas à celles des startups.
Les déposants se situent dans les secteurs suivants :
MECANIQUE |
37.5% |
ELECTRONIQUE/ELECTRICITE |
22.1% |
CHIMIE |
13.9% |
INSTRUMENTS |
14% |
AUTRES DOMAINES |
12.5% |
Le retard de la France dans le domaine numérique est aussi illustré actuellement une insuffisance en matière de cyber-attaques et cyber -défense.
VIII-VOLET ECONOMIQUE FISCAL ET SOCIAL
Les revendications de pouvoir d'achat portent beaucoup sur des questions de principes et de respect de la dignité de chaque citoyen. Ces revendications ont été exacerbées par des provocations d'un exécutif hors sol en raison de mesures maladroites présentées de façon méprisante.
1-Équilibre des comptes
La hausse du pouvoir d'achat est liée à celle du PIB, à la nécessité de ne pas augmenter le déficit budgétaire pour ne pas accroître la dette publique, et à une politique de solidarité pour répartir le revenu de façon équitable.
La fiscalité est un moyen de construire la solidarité sauf en ce qui concerne les taxes indirectes qui ne tiennent pas compte des revenus de chacun. Les ressources fiscales constituent 95% des revenus de l'État.
Les recettes fiscales nettes budget 2018 -Projet de loi de Finance PLF- En milliards d'Euros |
|
Taxe sur la valeur ajoutée |
152,8 |
Impôt sur le revenu |
72,7 |
Impôt sur les sociétés |
25,3 |
Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques |
13,3 |
Autres contributions fiscales |
24.7 |
Total des recettes fiscales |
288.8 |
Recettes non fiscales |
13.2 |
Dégrèvements et remboursements |
115.2 |
TOTAL DES RECETTES BRUTES |
417.2 |
Dégrèvements et remboursements |
-115.2 |
Collectivités et Union Européenne |
-60.5 |
Divers |
1.3 |
TOTAL DES RECETTES NETTES |
240.2 |
La TVA qui est donc un impôt injustement réparti représente 54% des recettes fiscales de l'État ou 51% des recettes totales de l'État. Dans ces conditions la suppression de l'IFI (partie de l'ISF) ne peut être perçue que comme mesure en faveur des riches dont le bénéfice espéré et dont on espère « un effet de ruissellement » est offensant à l'égard de la population qui semblerait bénéficier d'une aumône.
PIB 2017 : 2 291.7 milliards d'euros et sur la base d'une croissance de 1.6% le PIB 2018 devrait atteindre 2 328.4 milliards.
Budget et déficit budgétaire :
Le PLF 2018 prévoyait une dépense totale de l'État de 441milliards d'Euros. Pour mémoire 1 milliards représente 0.2% des dépenses et donc les 10 milliards alloués aux dépenses sociales en décembre 2018 en représentent 2.2% ou 0.4% du PIB.
Approximation des dépenses publiques par catégorie :
% |
Milliards euros |
|
Retraites |
26,8 |
118.2 |
Assurance maladie |
19,1 |
84.2 |
Pôle emploi |
3,5 |
15.4 |
Transports |
4,3 |
19 |
Défense |
3,1 |
13.7 |
Éducation, Recherche, Culture |
14,1 |
62.2 |
Administration publique |
6,6 |
29.1 |
Service de la dette |
3,7 |
16.3 |
Autres dépenses |
18,8 |
82.9 |
Total Brut |
100 |
441 |
Dégrèvements et remboursements |
-115.2 |
|
Dépenses nettes |
325.8 |
|
RECETTES NETTES |
240.2 |
|
DEFICIT BUDGETAIRE |
85.6 |
Déficit budgétaire : Les dégrèvements et remboursement constituent un renoncement fiscal qui revient à être des financements économiques et sont donc déduits des recettes et des charges. Le déficit représente 35.6% des recettes publiques nettes ce qui est substantiel et 3.67% du PIB. La comparaison du déficit au PIB plutôt qu'aux recettes vise à remettre le déficit dans le cadre de la taille de l'économie générale et n'a de sens que si l'on est en croissance constante et si l'État à un moyen de contrôle de l'évolution du PIB ce qui est de moins en moins le cas dans une économie entièrement libéralisée".
2-Croissance du PIB
Le secteur public accru par la nationalisation de François Mitterrand permettait au gouvernement d'avoir un contrôle direct et indirect sur plus de 80% de l'emploi. La politique de privatisation intense prive à présent le gouvernement de tout pouvoir économique concernant l'évolution du PIB. Par le biais des taxes, prélèvements et autres L'État prélève plus de la moitié du PIB pour les dépenses publique (2e rang dans le monde derrière la Finlande). L'État contrôle ainsi l'utilisation du PIB mais ni sa composition, ni son volume, ni son évolution qui dépendent des agents économiques. Le renoncement au pouvoir dans les Entreprises réduit le rôle de l'État à l'incitation par des mesures financières, fiscales de tous ordres et de formation des salariés dans le but d'encourager l'activité économique. Les entreprises sont des entités amorales qui ne sont sensibles qu'aux critères de rentabilité qui vont déterminer le cours de l'action sur les marchés financiers et sont donc imperméables aux incitations. Le secteur public a souvent été mal géré et lorsque l'État a encore des parts dans certaines entreprises ses représentants brillent généralement par leur totale neutralité.
Il faudrait sans doute réfléchir à redonner un minimum de pouvoir aux États dans le cadre européen sur les entreprises pour ne pas se contenter de voir l'évolution du PIB comme des spectateurs. Le problème est d'abord une question de principes, de philosophie et de morale avant d'être économique.
2- Le plein emploi
Le chômage reste bloqué entre 9 à 10% de la population active en France, ce qui est beaucoup trop. Il touche surtout les jeunes dans certaines régions dont la formation ne leur permet pas de répondre à une certaine demande. L'abandon scolaire de pans de la population et le renoncement de l'État à son autorité dans de multiples territoires appelés "territoires abandonnés" sont les sources du chômage structurel qui ne peut être résolu par des offenses venant du plus haut niveau de l'État contre les chômeurs ni par des mesures autoritaires contre eux qui ne réduiraient le chômage au mieux d'un point, en semant un esprit de mécontentement qui couterait plus cher en perte de PIB.
3-Freiner les grandes réformes et Référendum
L'abstention a été le plus grand parti de France ayant gagné les élections et dans l'attente d'une meilleure organisation qui résoudrait le problème de l'abstention qui est un vote comme un autre, l'exécutif n'a pas la de légitimité suffisante pour entreprendre de grandes réformes qui doivent être reportées en attendant que par des mesures politiques les français aient à nouveau confiance en ses représentants.
Certaines Réformes faite au cours du mandat présidentiel actuel peuvent être menées si elles sont approuvées par Référendum au cours duquel se serait exprimée au moins la moitié des inscrits. En dehors de ce cas particulier le recours au Référendum peut être dangereux s'il met en cause les droits de l'Homme et tous les Droits inscrits dans la Chartre des Droits fondamentaux de l'UE.
IX -ECOLOGIE
L'intervention de M. Macron du 27 Novembre 2018 a illustré son éloignement de la réalité lorsqu'il a abordé le thème de la sauvegarde de la planète. Avec 2 584 milliards de dollars de PIB en 2017 la France ne représente que 3.2% du PIB mondial selon le FMI (79 865 milliards de dollars dans le monde en 2017) et des modifications de la situation de la planète ne peuvent être dues à son action économique mais éventuellement à son rôle diplomatique dans ce domaine.
Le nucléaire fait partie du savoir-faire français reconnu dans le monde et cela fait de la France un faible pollueur mesurée par la production de CO2. La France doit continuer à développer son savoir-faire et ses capacités de production dans ce domaine de prestige. La mode du vert ne doit pas nous priver de ce que nous savons faire le mieux. La construction de centrales nucléaires doit donc continuer en parallèle avec la recherche de l'exploitation de sources d'énergie naturelles qui ne doivent pas effacer "la priorité du nucléaire" car leur efficacité pour un pays industriel reste lointaine et leur développement effectif sera le choix des prochaines générations. Sans la production d'électricité par les centrales nucléaires les voitures électriques ou hybrides ne feraient qu'accroître la production de CO2. La France ne produisait que 0.29 milliards de CO2 en 2016 et se ainsi classait au 20e rang des pays industriels pollueurs par le CO2 et n'a produit que 0.9% du tonnage de CO2 produit dans le monde.
Les pays les plus pollueurs sont la Chine avec 9.06 milliards de tonnes de CO2 par an et les États Unis avec 4.83 milliards de CO2 suivis de l'Inde (2.08 milliards), de la Russie (1.44 milliard), du Japon (1.15 milliard), de l'Allemagne (0.73 milliard) ... Ces 6 pays produisent 19.29 tonnes de CO2 par an soit près de 60% de la production de CO2 mondiale. L'avenir de la planète n'est donc pas du tout sous le contrôle de la France mais principalement de ces 6 pays.
Chaque français ne produit que 4,35 tonnes de CO2 par an ce qui est la moyenne mondiale constituée par une majorité de pays non industrialisés. Les français se classent ainsi au 17e rang des pollueurs par habitant ou des presque non-pollueurs loin derrière les habitants les plus pollueurs qui produisent plus de 8 tonnes par an de CO2 chacun et qui sont ceux des pays suivants : Arabie Saoudite, Australie, États Unis, Canada, Corée du Sud, Taiwan, Russie et Japon.
Le développement du mouvement écologique a commencé en Allemagne qui est un grand pollueur en Europe et s'est développé en France par contagion. Un trop faible niveau de pollution pour la France "n'est pas nécessairement un bon signe" car il reflète aussi une industrialisation insuffisante source de chômage. La France a de la marge pour développer plus d'emplois sur la base d'une plus importante assise industrielle et peut même se permettre d'accroître un peu la pollution puisque la sauvegarde de la planète passe par des mesures que doivent prendre les plus grands pollueurs du monde dont la France ne fait pas partie. La France peut encore développer beaucoup plus son activité touristique qui n'est pas du tout polluante, sur la base de ses ressources naturelles dans ce domaine.
AGENCE INTERNATIONALE POUR L'ENERGIE |
|||
MILLIARDS DE TONNES DE CO2 PAR AN EN 2016 |
|||
Rang |
Pays |
|
% |
1 |
CHINE |
9,06 |
28 |
2 |
USA |
4,83 |
14,9 |
3 |
INDE |
2,08 |
6,4 |
4 |
RUSSIE |
1,44 |
4,5 |
5 |
JAPON |
1,15 |
3,6 |
6 |
Allemagne |
0,73 |
2,2 |
7 |
COREE DU SUD |
0,59 |
1,8 |
8 |
IRAN |
0,56 |
1,7 |
9 |
CANADA |
0,54 |
1,7 |
10 |
ARABIE SEOUDITE |
0,53 |
1,6 |
11 |
BRESIL |
0,52 |
1,6 |
12 |
INDONESIE |
0,45 |
1,4 |
13 |
Mexique |
0,45 |
1,4 |
14 |
AFRIQUE DU SUD |
0,41 |
1,3 |
15 |
AUSTRALIE |
0,39 |
1,3 |
16 |
UK |
0,37 |
1,1 |
17 |
TURQUIE |
0,34 |
1,1 |
18 |
Italie |
0,33 |
1 |
19 |
POLOGNE |
0,29 |
0,9 |
20 |
France |
0,29 |
0,9 |
|
TOTAL |
25,35 |
78,4 |
|
MONDE |
32,2 |
100 |
|
|
|
|
TONNES DE CO2 PAR AN ET PAR HABITANT EN 2016 |
|||
1 |
ARABIE SEOUDITE |
16,34 |
|
2 |
AUSTRALIE |
16 |
|
3 |
USA |
14,95 |
|
4 |
CANADA |
14,91 |
|
5 |
COREE DU SUD |
11,5 |
|
6 |
TAIWAN |
10,98 |
|
7 |
RUSSIE |
9,97 |
|
8 |
JAPON |
9,04 |
|
9 |
Allemagne |
8,88 |
|
10 |
POLOGNE |
7,63 |
|
11 |
AFRIQUE DU SUD |
7,41 |
|
12 |
IRAN |
7,02 |
|
13 |
CHINE |
6,57 |
|
14 |
UK |
5,65 |
|
15 |
ITALIE |
5,37 |
|
16 |
Espagne |
5,14 |
|
17 |
France |
4,38 |
|
|
MONDE |
4,35 |
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X-IMMIGRATION ET CITOYENNETE
La France a une population composée d'habitants venant de nombreux pays et n'a rien à prouver sur ses qualités en matière d'accueil sous réserve que les immigrants fassent un effort d'intégration dans le modèle français et ne cherchent à vouloir intégrer la population française dans des modèles venir d'ailleurs. La montée du communautarisme illustre le fait que la France doit s'adapter à différents modèles et doit renoncer à ses usages et traditions et même à son autorité sur certains territoires. L'accueil de nouveaux immigrants ne peut être concevable que sous réserve qu’une parfaite intégration qui signifie aussi que les cultes doivent rester dans les lieux de culte et en aucun cas ne puisse influencer le comportement de quiconque dans la vie civile
XI-INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE - VOTE PROPORTIONNEL ET PROTECTION DE LA DEMOCRATIE ET DES DROITS DE L'HOMME
1-Vote obligatoire
Le vote obligatoire ne résoudra pas le problème des abstentions qui se transformeront en bulletins blancs et nuls car le problème est clairement celui du choix offert aux électeurs et des institutions nationales et européennes qui ne conviennent pas à une expression démocratique authentique.
2- République française et Droits de l'Homme
La protection des Droits de l'Homme qui est la base de notre République, de la Chartre des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne, doit être au cœur de l'action de la République. La démocratie est un second volet qui ne peut fonctionner que si la population est éclairée et n'est pas victime de la propagande de Parti extrémistes et populistes qui mettraient en cause la vocation première de la République c'est à dire les Droits de l'Homme. Les institutions de la République doivent être conçues pour empêcher l'arrivée au pouvoir de courants qui mettraient en cause la vie et la liberté de chacun. La Démocratie est vaine sans le respect des Droits de l'Homme. L'État actuel de l'organisation politique en France et la montée des courants fanatiques en France, en Europe et dans le monde souligne l'urgence de s’en prémunir.
3-Président
La Vème République a été caractérisé par la personnalité du Général De Gaulle dont le rôle a permis à la France d'être considérée comme un Allié et non pas comme un pays lié à l'Allemagne nazie et lui a donc éviter d'être pénalisé en 1945 comme pays ennemi des Alliés. Ce rôle historique a permis de faire adopter une constitution donnant à la présidence un rôle essentiel pour un mandat particulièrement long de sept ans et en réduisant le rôle du Sénat à celui de simple conseiller.
Le meilleur niveau d'éducation des citoyens rend ce système un peu trop monarchique inadapté. Heureusement le mandat présidentiel a été réduit à cinq ans. Il apparaît que les citoyens veulent s'exprimer plus souvent et sans intermédiaire parce que le pouvoir peut corrompre leurs représentants.
En suivant le modèle américain un mandat présidentiel de quatre ans avec des élections législatives à mi-mandat permettrait aux citoyens de se prononcer plus souvent (tous les deux ans) sans avoir besoin de recourir aux referenda. Par ailleurs ce contrôle tous les deux ans permettrait de d'imposer plus d'humilité, de rester plus près des citoyens sans oublier les promesses électorales.
4-Parlement
A-Assemblée Nationale
Les 577 députés représentent en moyenne chacun environ 116 000 personnes ce qui est une couverture suffisante mais qui ne peut être réduite pour refléter une image normalement fiable de la France s'ils appartenaient à des partis démocratiques suffisamment crédibles pour ne pas entrainer une abstention massive. Les partis démocratiques doivent être reconstruits et les députés doivent avoir une expérience militante ou électorale du terrain et non pas des figures neutres issues de la société civile. Les députés dont les opinions ne sont pas claires et qui n'ont aucune expérience politique paraissent être influençables. Toutefois le problème de la classe politique précédente était la professionnalisation de beaucoup d'entre eux qui collectionnaient des mandats pour en accumuler les revenus sans avoir suffisamment de temps pour se consacrer à chacun.
B-Sénat
La Ve République a adopté le bicamérisme en privant le Sénat de tous pouvoirs en matière législative puisque le dernier mot est laissé à l'Assemblée Nationale. Dans ces conditions beaucoup se sont demandé si le Sénat n'était pas qu'une source de dépenses inutiles et que l'on devrait le supprimer. Le Sénat montre aujourd'hui l'intérêt de son existence lorsque les citoyens ont manifesté leur défiance à l'égard de l'exécutif et de l'Assemblée Nationale. Par son indépendance le Sénat a pu continuer à mener des actions que les députés n'avaient pas pu assurer. Le Sénat pourrait constituer une garantie contre le populisme s'il avait les mêmes pouvoirs que l'Assemblée Nationale, ainsi les lois devraient recueillir pour être adoptées la majorité de l’ensemble du Parlement.
5-Élections proportionnelles et protection de la République
Les élections proportionnelles répondent au besoin de représentativité des opinions de la population française mais s'opposent de front au devoir de protection des Droits de l'Homme et de gouvernabilité de la France en faisant entrer des Partis qui mènent minoritaire se livreraient au chantage pour aider à former une majorité en exigeant plus de prérogatives que celles qu'ils pourraient espérer sur la base de leur poids objectif.
Les élections proportionnelles ouvrent la porte au scrutin de liste qui permettent à des personnes selon le bon vouloir des Partis de siéger en tant que député sans avoir d'assise locales devant laquelle ils doivent répondre. La proportionnalité est le point faible des élections européennes qui engendrent une forte abstention.
XII-PRIORITE DE L'ETHIQUE DANS L'UNION EUROPEENNE
1-Commission et États membres
La commission prend nombre d'initiatives conservatrices sur le plan économique et financiers sans prendre suffisamment au sérieux son rôle dans le domaine de de la défense et dans celui droits de l'Homme dont l'application est laissée à l'appréciation des Justices nationales en cas de problème. La commission a pourtant des moyens de pression efficaces sur les États membres qui choisissent des régimes totalitaires ou favorisent l'expression fanatique en bloquant les subventions. En effet les États membres les plus hostiles aux Droits de l'Homme sont aussi les plus sous-développés et ont le plus besoin du soutien de l'Europe. Il faut donc revenir à des principes de bon sens et s'ingérer dans la politique des États membres en matière de Droits de l'Homme et de Droits Sociaux (la Chartre comportant un volet social) qui améliorerait l'image de l'UE considéré uniquement comme un intervenant très conservateur en matière économique et financière.
XIII- CONCLUSION
1- Les Partis politiques démocratiques
Il apparaît aujourd'hui que des circonstances particulières ont amené les Partis démocratiques de Gauche et de Droite à s'écrouler et ceci a été perçu comme la disparition de vieux clivages politiques qui n'auraient plus lieu d'exister dans un nouveau monde. Emmanuel Macron et LaREM se sont précipités dans le vide laissé par la disparition des anciens partis démocratiques et ont pourtant fait de larges recrutements chez ces partis et en particulier à gauche où les élus étaient désorientés par la disparition du de fait du PS.
Ces évènements ont donc donné lieu à la création d’une plateforme instable liée par la volonté de s’opposer aux Partis populistes. Cette situation s'avère aujourd'hui insatisfaisante car cette plateforme ou coalition peut aussi se laisser aller à des dérives autoritaires et à engager des Réformes impopulaires. Le risque en France est que cela puisse encourager les électeurs à se tourner vers les partis populistes. Une situation illisible peut entrainer l'abstention suivie de la défiance à l'égard des élus.
ANNEXE- Rappel des principaux points de la Chartre des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne
Écrite en 2000, la Charte n'a que depuis 2007 une valeur juridique contraignante bien qu'elle ne soit pas correctement appliquée dans un certain nombre d'États Membre malgré les moyens de coercition dont dispose la Commission Européenne.
PRÉAMBULE DE LA CHARTE : Les peuples de l'Europe, en établissant entre eux une union sans cesse plus étroite, ont décidé de partager un avenir pacifique fondé sur des valeurs communes. Consciente de son patrimoine spirituel et moral, l'Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liberté, d'égalité et de solidarité ; elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l'État de droit. Elle place la personne au cœur de son action en instituant la citoyenneté de l'Union et en créant un espace de liberté, de sécurité et de justice. Elle cherche à promouvoir un développement équilibré et durable et assure la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, ainsi que la liberté d'établissement. A cette fin, il est nécessaire, en les rendant plus visibles dans une Charte, de renforcer la protection des droits fondamentaux à la lumière de l'évolution de la société, du progrès social et des développements scientifiques et technologiques.
Article 1 : La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et protégée.
Article 14 : Toute personne a droit à l'éducation, ainsi qu'à l'accès à la formation professionnelle et continue.
Article 15 : Toute personne a le droit de travailler et d'exercer une profession librement choisie ou acceptée.
Article 25 : L'Union reconnaît et respecte le droit des personnes âgées à mener une vie digne et indépendante et à participer à la vie sociale et culturelle.
Article 28 : Les travailleurs et les employeurs, ou leurs organisations respectives, ont, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales, le droit de négocier et de conclure des conventions collectives aux niveaux appropriés et de recourir, en cas de conflits d'intérêts, à des actions collectives pour la défense de leurs intérêts, y compris la grève.
Article 30 : Tout travailleur a le droit à une protection contre tout licenciement injustifié, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales.
Article 31 : Tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et sa dignité. Tout travailleur a le droit à une limitation de la durée maximale du travail et à des périodes de repos journalier et hebdomadaire, ainsi qu'à une période annuelle de congés payés.
Article 33 : La protection de la famille est assurée sur le plan juridique, économique et social.
Article 34 : L'Union reconnaît et respecte le droit d'accès aux prestations de sécurité sociale et aux services sociaux assurant une protection dans des cas tels que la maternité, la maladie, les accidents du travail, la dépendance ou la vieillesse, ainsi qu'en cas de perte d'emploi, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales. Afin de lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté, l'Union reconnaît et respecte le droit à une aide sociale et à une aide au logement destinées à assurer une existence digne à tous ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales.
Article 35 : Toute personne a le droit d'accéder à la prévention en matière de santé et de bénéficier de soins médicaux dans les conditions établies par les législations et pratiques nationales. Un niveau élevé de protection de la santé humaine est assuré dans la définition et la mise en œuvre de toutes les politiques et actions de l'Union.